Médecine générale et dépistage de l’anévrysme de l’aorte - 11/09/14
Résumé |
Rationnel |
En France, l’anévrysme de l’aorte abdominale se dresse au 3e rang des causes de mortalité d’origine cardiovasculaire. La mortalité spontanée est de 80 % en cas de rupture, et de moins de 5 % en chirurgie programmée. Il s’agit du terreau idéal à un dépistage efficace et dont la preuve du cost-effectiveness est faite en Angleterre. La Haute Autorité de santé (HAS) prône un dépistage unique, opportuniste et ciblé sur une population masculine tabagique de plus de 65ans ou masculine de plus de 50ans aux antécédents familiaux.
But de l’étude |
Observer le taux de dépistage sur une population de patients chez quatre médecins généralistes selon les recommandations de la SFMV datant de 2006 et de la HAS :
– hommes âgés de 60 à 75ans, fumeurs ou ayant fumé ;
– hommes ou femmes âgés de plus de 50ans ayant des antécédents familiaux d’AAA ;
– la SFMV a également préconisé le dépistage des AAA chez les hommes non fumeurs âgés de 60 à 75ans, chez les femmes âgées de 60 à 75ans fumeuses ou ayant une hypertension et chez les hommes et les femmes tabagiques âgés de plus de 75ans, sans comorbidité et avec une espérance de vie normale pour leur âge.
Matériel et méthodes |
Les patients ont tous été screenés par le même praticien qui réalisait soit son stage d’interne en médecine générale soit un remplacement régulier pour une durée totale d’observation de deux mois.
Résultats |
Quatre cent quarante-huit patients ont consulté pendant cette période avec un ratio femme/homme de 1,12 (Tableau 1). Cinq patients ont été dépistés et toujours au cours d’un dépistage opportuniste lié à une exploration proposée pour un autre but. Ce premier aperçu témoigne de la méconnaissance par la population générale et la population médicale de l’intérêt du dépistage. Il questionne également sur le peu d’exhaustivité du dépistage opportuniste, 55,5 % lorsque le patient est adressé à des spécialistes pour une autre raison (Tableau 2). Là encore 5 patients ont bénéficié d’un dépistage et toujours de manière opportuniste. Dans les autres populations proposées par la SFMV, le taux de dépistage opportuniste tombe à 8,7 %. Sur l’ensemble de la population screenée et dépistée, il n’a été découvert aucun anévrysme.
Conclusion |
Le dépistage échographique de l’anévrysme d’une population de médecine générale est très largement méconnu et les populations les plus à risque ne sont dépistées que dans la moitié des cas lorsqu’on se fie au seul dépistage opportuniste.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépistage, Anévrysme, Aorte, Médecine générale
Plan
Vol 39 - N° 5
P. 338-339 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.