Prévention secondaire thromboembolique chez la femme enceinte à haut risque de récidive : une enquête française - 11/09/14
Résumé |
Introduction |
La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est la 4e cause de mortalité maternelle dans les pays développés. Selon les recommandations internationales, une prévention de MTEV par héparine de bas poids moléculaire (HBPM) est indiquée pendant la grossesse et les 6 semaines post-partum en cas de haut risque de récidive : antécédents de MTEV non provoquée ou liée à un facteur hormonal.
Cependant, ces recommandations ne sont que de faible grade (grade 2B–2C) et laissent le choix entre une dose prophylactique fixe ou une dose plus élevée adaptée au poids, dite dose intermédiaire (environ une demi-dose curative).
Objectif |
Connaître les pratiques françaises concernant la prévention secondaire des MTEV chez les femmes enceintes à haut risque de récidive.
Méthode |
En février 2014, le Centre d’Investigation Clinique du CHU de Saint-Étienne a envoyé 449 questionnaires à tous les gynéco-obstétriciens (GO) des maternités françaises niveaux 2b ou 3 situées dans 33 villes différentes. Le questionnaire comprenait 3 cas cliniques théoriques de femmes enceintes demandant pour chaque cas si une prescription d’HBPM était nécessaire et si oui, à quelle dose (prophylactique ou intermédiaire). Les antécédents étaient pour le 1er cas une MTEV non provoquée, pour le 2e une MTEV liée aux hormones et pour le 3e une MTEV liée à un facteur de risque (FDR) mineur transitoire.
Résultats |
Cent cinq questionnaires ont été complétés (23 %) avec au moins une réponse par ville.
En cas d’antécédents de MTEV :
– non provoquée, 73 % des GO utiliseraient une HBPM (énoxaparine dans 96 % et tinzaparine dans 4 %) ; 95 % choisiraient une dose prophylactique fixe et 4 % une dose intermédiaire ;
– liée aux hormones, 86 % des GO utiliseraient une HBPM (énoxaparine dans 96 % et tinzaparine dans 4 %) ; 84 % choisiraient une dose prophylactique fixe et 12 % une dose intermédiaire ;
– liée à un FDR mineur transitoire, 36 % des GO utiliseraient une HBPM (100 % d’énoxaparine) ; 92 % choisiraient une dose prophylactique fixe et 5 % une dose intermédiaire.
Conclusion |
La majorité des GO français suivent les recommandations malgré leur faible grade et prescrivent des HBPM chez les femmes enceintes aux antécédents de MTEV non provoquée ou liée aux hormones en préférant la dose prophylactique fixe, mais la dose intermédiaire est aussi prescrite. Un essai randomisé comparant l’efficacité et la tolérance de ces doses paraît donc justifié.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Grossesse, Maladie thromboembolique veineuse
Plan
Vol 39 - N° 5
P. 334-335 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.