Maladie thromboembolique veineuse sous contraceptifs oraux combinés : impact des facteurs génétiques et environnementaux - 11/09/14
Résumé |
Introduction |
L’incidence de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) chez les femmes en âge de procréer est faible, mais certains facteurs majorent ce risque. Parmi eux, les contraceptifs oraux combinés (COC) sont largement distribués et sont responsables de 2529 MTEV par an. L’identification des femmes qui vont thromboser sous COC constitue un véritable enjeu de santé publique. Les recommandations internationales s’accordent à contre-indiquer les COC chez les femmes présentant une thrombophilie biologique. Or, le dépistage systématique n’est pas recommandé, et c’est l’existence d’un antécédent familial au 1er degré qui indique le plus souvent ce dépistage. L’objectif de notre étude cas-contrôle rétrospective était de déterminer les facteurs de risque de MTEV sous COC et d’évaluer l’efficience des antécédents familiaux pour dépister la thrombophilie biologique.
Matériel et méthode |
Toutes les femmes qui ont consulté au Centre d’Exploration des pathologies thrombotiques de Marseille entre 2003 et 2013 ont été incluses quand elles étaient sous COC, au moment du 1er épisode de MTEV pour les cas et au moment de la consultation pour les contrôles. Les informations suivantes ont été collectées : caractéristiques de l’épisode de MTEV, type de COC et durée d’utilisation, antécédents familiaux de MTEV, tabagisme, indice de masse corporelle (IMC), bilan de thrombophilie et groupe sanguin.
Résultats |
Mille deux cas et 1002 contrôles ont été inclus. Les COC les plus représentés étaient les 3e générations pour les cas (40,1 %) et les 2e générations pour les contrôles (37,1 %). Le tabac (32,9 vs 25,9 %, p=0,0006) et l’IMC>35kg/m2 (5,2 vs 2,1 %, p=0,0002) étaient associés à la MTEV, et ce, quelle que soit la génération de la pilule. La thrombophilie était plus fréquente chez les cas. Seuls le déficit en protéine C (2,5 vs 0,8 %, p=0,005) et les anomalies combinées (2,7 vs 1,0 %, p=0,007) individuellement, étaient significatifs. Par ailleurs, les cas étaient plus souvent de groupe non-O que les contrôles (76,1 vs 64,4 %, p<0,0001). La sensibilité des antécédents familiaux de MTEV au 1er degré pour le dépistage de la thrombophilie était médiocre (35 %).
Conclusion |
Notre étude confirme les données de la littérature en termes de facteurs de risque de MTEV et elle suggère que le groupe sanguin pourrait faire partie du bilan de thrombophilie. Enfin, elle montre les limites des antécédents familiaux pour le dépistage de la thrombophilie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie thromboembolique veineuse, Contraceptifs oraux combinés
Plan
Vol 39 - N° 5
P. 333 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.