À partir des recommandations éditées par la SFMV (Société française de médecine vasculaire) sur la sécurité et l’hygiène en cabinet de médecine vasculaire, notre objectif est d’aborder plus spécifiquement les règles de sécurité de l’échosclérothérapie à la mousse (ESM).

Ces recommandations sont basées sur la littérature, les règles de bonne pratique, les recommandations nationales et internationales concernant la sclérothérapie, et la réglementation de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) sur la mousse sclérosante.

La première règle de sécurité est de disposer d’une bonne connaissance de la maladie veineuse, d’une bonne pratique de l’écho-Doppler veineux et d’une formation spécifique à la sclérothérapie échoguidée. Les détails de cette technique ont été décrits dès 2004 par l’ANAES (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé). L’ESM implique un contrôle échographique permanent pendant toute la procédure, mais aussi avant (bilan-repérage, choix sécurisé et pertinent du site de ponction), et après (contrôle de la répartition de la mousse et de la survenue du spasme de la veine traitée).

Le guidage échographique doit être utilisé dès que la veine à traiter n’est pas visible cliniquement ou au moins palpable.

Depuis 2013, polidocanol et tétradécyl sulfate de sodium bénéficient en France d’une extension d’AMM (autorisation de mise sur le marché) pour la mousse, pour les fortes concentrations. La mousse doit être fabriquée selon des critères précis, réglementés, intégrant l’usage d’air stérilisé ou filtré. Elle doit être de bonne qualité, c’est-à-dire sans bulle visible à l’œil nu, et injectée en moins de 60secondes après sa fabrication.

Le volume maximum total de mousse conseillé par séance et par patient est de 10mL pour les recommandations européennes, en pratique courante ; l’ANSM autorise jusqu’à 16mL.

Les contre-indications spécifiques à la mousse sont le shunt droit-gauche symptomatique, seule contre-indication absolue, et la survenue de troubles neurologiques lors d’une séance antérieure de mousse, seule contre-indication relative.

Comme pour tout geste thérapeutique, le patient doit recevoir une information préalable claire sur la méthode utilisée, ses avantages et risques, et sur les techniques alternatives.

Ces recommandations constituent un socle utile à la pratique sécurisée de l’ESM.