Évaluation de la prescription des antifongiques dans un centre hospitalier universitaire : encore trop de prescriptions inadaptées malgré des actions de formation - 10/09/14
Adequacy of antifungal agents in a teaching hospital: Too many inappropriate prescriptions despite training
Résumé |
Objectif |
L’objectif de cette étude était d’évaluer la pertinence et la conformité des prescriptions d’antifongiques systémiques en regard des recommandations locales, françaises, européennes et internationales les plus récentes, au centre hospitalier universitaire de Grenoble.
Méthodes |
Les prescriptions d’itraconazole, amphotéricine B liposomale, voriconazole, caspofungine, micafungine, posaconazole et anidulafungine ont été évaluées prospectivement de février à octobre 2010 (sur une période de 15jours pour le fluconazole) par un infectiologue.
Résultats |
Deux cent huit patients ont eu 295 prescriptions d’antifongiques systémiques. La plupart avait au moins un facteur de risque d’infection fongique invasive, notamment une immunodépression. L’initiation d’un traitement antifongique, le choix de la molécule et la conformité d’administration (posologie, voie d’administration) ont été jugés pertinents dans 126 cas sur 208 (60,5 %) lors de l’évaluation à l’initiation du traitement et dans 171 cas sur 295 (58 %) lors de l’évaluation à la clôture du dossier. Le nombre d’associations (9,4 %) a diminué par rapport à l’étude menée dans le même établissement en 2007 (16,3 %). Les principales causes de non-pertinence étaient la prescription de caspofungine alors que le fluconazole aurait suffi, les associations, des modalités d’administration erronées. L’économie qui aurait pu être générée par des prescriptions adéquates représentait 18 % du budget de dépenses des antifongiques en 2010 au centre hospitalier de Grenoble.
Conclusion |
Malgré une amélioration des prescriptions d’antifongiques par rapport à l’étude menée en 2007, l’utilisation des antifongiques dans l’établissement n’est pas encore optimale et de nouvelles actions de formation sont prévues.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objectives |
The aim of this study was to assess adequacy and conformity of systemic antifungal drugs prescriptions in comparison with local, French, European and international recent guidelines in the Grenoble Teaching Hospital.
Methods |
Each prescription of itraconazole, liposomal amphotericin B, voriconazole, caspofungin, micafungin, posaconazole and anidulafungin made between February and October 2010 were reviewed by an infectious diseases specialist. Fluconazole prescriptions’ were reviewed only for 15 days.
Results |
Two hundred and eight patients received 295 systemic antifungal prescriptions. Most of them had at least one risk factor and immunodeficiency was one of the most common. Antifungal treatment starting, molecules choice, administrations conformity (dosage, administration way) were appropriate in 126 cases on 208 (60.5 %) at the treatment beginning evaluation and in 171 cases on 295 (58 %) at the treatment ending evaluation. Antifungal combinations (9.4 %) were less frequent than in the study carried out in Grenoble teaching hospital in 2007 (16.3 %). Most common non-conformities encountered were use of caspofungin instead of fluconazole, antifungal combinations prescription, administration modalities misguiding. The economy that could have been generated by appropriate prescriptions represented 18 % of the antifungal budget of 2010 in the Grenoble Teaching Hospital.
Conclusion |
An improvement was highlighted in the antifungal prescriptions in comparison to the previous study led in 2007 in the Universitary Grenoble Hospital. However, the antifungal use was not optimal and further training is planned.
Ce qui était connu
• | Les pratiques de prescription des antifongiques ne sont pas satisfaisantes or les infections fongiques sont graves et des résistances aux traitements sont apparues ces dernières décennies. |
• | Les antifongiques sont de plus en plus prescrits en association bien que les associations n’aient pas encore de place dans les recommandations (sauf dans les cas d’endocardite à levure). |
Ce qu’apporte l’article
• | Une légère amélioration des pratiques de prescription des antifongiques a été observée et plusieurs points doivent être encore améliorés : la désescalade thérapeutique, les modalités d’administration et de suivi du traitement. |
• | Aucun antifongique n’était mieux prescrit qu’un autre et ils étaient moins prescrits en association (par rapport à l’étude précédente menée en 2007). |
• | Des actions de formation et d’information concernant notamment les référentiels de bon usage seraient nécessaires. |
• | La mise en place d’analyse pharmaceutique systématique et d’actions de formation des professionnels permettraient d’améliorer les pratiques. |
Plan
Vol 43 - N° 9
P. e241-e250 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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