L’inflammation néonatale accélère la réponse microgliale lors d’un nouveau stress inflammatoire systémique à l’âge adulte - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’inflammation systémique se transmet au niveau cérébral via des altérations fonctionnelles et structurelles de la barrière hémato-encéphalique. La neuroinflammation induite par l’inflammation systémique a des conséquences cliniques : elle est mise en cause dans l’aggravation des lésions cérébrales aiguës [1 ], et engendre le tableau d’encéphalopathie septique [2 ]. La microglie en est l’effecteur cérébral principal. Elle peut présenter selon les stimuli un profil M1 pro-inflammatoire neurotoxique, M2a anti-inflammatoire, ou M2b régulateur. Notre hypothèse est que cette réponse microgliale face à un stress inflammatoire systémique à l’âge adulte peut être modulée par l’inflammatoire néonatale associée à la prématurité. Cela pourrait être à l’origine de conséquences à long terme, des données évoquant un lien entre prématurité et maladies neuro-psychiatriques [3 ].
Matériels et méthodes |
Le but est de réaliser le profil transcriptionnel microglial après injection de lipopolysaccharide (LPS) à des souris adultes contrôles et de le comparer au profil de souris ayant subit une inflammation néonatale. Il s’agit d’une étude expérimentale réalisée après accord du comité d’éthique local. Des souriceaux sont injectés par voie intra-péritonéale (IP) de P1 à P5 avec de l’interleukine-1β (IL-1β) ou du PBS. À P45, ces souris subissent un nouveau stimulus inflammatoire par injection IP de LPS. Les microglies sont isolées à H2, H12 et H48 après LPS, grâce à des billes magnétiques couplées à un anticorps anti-CD11b. Des PCR quantitatives de différents marqueurs M1 (IL1- β, TNFα, CD32, CD86, Ptgs2), M2a (CD206, IGF1, LGALS3, CX3CR1) et M2b (IL1rn, IL4ra, SOCS3, CCL2) sont effectuées. Un t-test est réalisé pour rechercher des différences entre les groupes PBS et IL-1 β de P1 à P5 aux différents temps.
Résultats |
Chez les souris adultes contrôles, nous observons après injection de LPS une augmentation de l’expression des marqueurs M1 et M2b maximale à H12. L’inflammation néonatale modifie ce profil : le pic des marqueurs M1-M2b survient plus précocement (Fig. 1). Ainsi nous observons à H2 une expression significativement supérieure (p<0,05) dans le groupe IL1-β de TNFα (1,7±0,3 vs 4,8±1,2), Ptgs2 (4,7±0,9 vs 10,5±1,9), IL4ra (2,8±0,8 vs 9,9±2,7) et SOCS3 (4,1±1,3 vs 18,8±4,0), alors qu’elle est significativement supérieure à H12 dans le groupe PBS pour TNFα (10,1±2,2 vs 3,6±0,6), CD32 (1,9±0.2 vs 1,1±0,1), IL4ra (6,4±1,8 vs 2,3±0,3) et SOCS3 (4,8±1,2 vs 2,2±0,5).
Discussion |
Cette étude décrit pour la première fois le profil transcriptionnel de l’activation microgliale selon marqueurs M1-M2 in vivo après inflammation systémique et met en évidence les modifications induites par l’inflammation néonatale. En effet, nous démontrons ici l’existence d’une mémoire du système immunitaire innée cérébral responsable d’une sensibilisation microgliale. D’autres expérimentations sont nécessaires pour évaluer les conséquences cliniques de cette réponse plus précoce lors de la survenue d’une lésion cérébrale aiguë, d’un tableau septique ou d’un stress péri-opératoire, puis pour tester des stratégies neuroprotectrices.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° S2
P. A96-A97 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?