Enquête nationale auprès des anesthésistes-réanimateurs sur la gestion péri-opératoire du splénectomisé - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Chaque année en France, 6000 à 9000 patients sont splénectomisés ou embolisés. L’asplénie les expose à des risques infectieux [1 ] augmentant leur morbi-mortalité, ce qui nécessite une prise en charge spécifique. Malgré l’existence de recommandations, la méconnaissance des praticiens [2 ] concernant cette prévention péri-opératoire est fréquente, mais aucune donnée française n’existe. L’objectif de ce questionnaire était d’évaluer les connaissances des médecins anesthésistes-réanimateurs (MAR) sur la gestion péri-opératoire des splénectomisés en France.
Patient et méthodes |
Un questionnaire informatique, comprenant 7 questions descriptives et 19 questions évaluatives, portant sur les connaissances et les pratiques de la gestion péri-opératoire du patient splénectomisé a été envoyé par courriel par la SFAR aux MAR inscrits. Les statistiques sont descriptives.
Résultats |
En 4 semaines, 545 réponses ont été enregistrées. Les deux classes d’âges les plus représentées parmi les MAR répondants sont les plus de 50ans (39 %) et les 30–40ans (30 %) ; 70 % d’entre eux sont des praticiens non universitaires et 58 % exercent en centre hospitalier universitaire. La quasi-totalité des MAR (99 %) connaissent le risque majoré d’infection à pneumocoque. En revanche, 25 et 40 % ne connaissent pas le risque infectieux par Haemophilus influenzae et méningocoque, respectivement. Ainsi, 98 % des MAR vaccinent leurs patients : contre pneumocoque dans 100 % des cas, contre Haemophilus et méningocoque dans seulement 74 et 66 % des cas, respectivement. Seuls 7 % les vaccinent contre la grippe. Environ la moitié des MAR réalisent la vaccination dans le délai recommandé de 14 à 45jours, avant une splénectomie programmée (54 %) ou après en cas d’urgence (56 %). Une antibioprophylaxie est prescrite par 89 % des MAR, pour une durée de 2ans dans seulement deux tiers des cas. L’oracilline, recommandée, est utilisée dans trois quarts des cas, suivie par l’amoxicilline. Seuls 30 % ont un protocole de service pour la prise en charge du patient splénectomisé. Quatre-vingt-sept pour cent des MAR informent leurs patients du risque infectieux lié à la splénectomie, essentiellement par oral, avec remise d’une information écrite ou d’une carte de splénectomisé dans seulement 21 et 28 % des cas, respectivement.
Discussion |
Il s’agit de la première enquête nationale française évaluant les connaissances et pratiques des MAR sur la gestion péri-opératoire des patients splénectomisés. Les résultats sont proches de celle de Bridgen portant sur des médecins généralistes [2 ]. Malgré l’existence d’une mise au point récente [3 ], notre enquête montre que des efforts restent nécessaires pour améliorer les pratiques, notamment concernant les vaccinations, insuffisantes contre Haemophilus, méningocoque et la grippe, avec des délais non respectés en cas de splénectomie en urgence. L’information écrite fait également défaut. Ainsi, la mise en place de protocole de service intégrant une check-list pourrait permettre d’améliorer cette prévention.
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Vol 33 - N° S2
P. A66-A67 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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