Epidémiologie des cardiopathies des patients en attente de transplantation hépatique - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les complications cardio-vasculaires sont une des principales causes de morbi-mortalité post-transplantation hépatique (TH), les pathologies cardiaques et hépatiques étant étroitement liées. L’hypertension portale est responsable d’une dysfonction myocardique appelée cardiomyopathie du cirrhotique (CMC). Le patient cirrhotique est également concerné par les pathologies communes à la population générale, notamment la coronaropathie. Cependant, les cardiopathies des patients en attente de TH restent mal connues et aucune étude ne s’est intéressée à leur épidémiologie.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude descriptive rétrospective. Nous avons recueilli les données épidémiologiques et échocardiographiques pré-opératoires des patients transplantés pour cirrhose dans notre centre en 2011 et 2012 ainsi que de ceux qui étaient inscrits sur liste d’attente à la fin de l’année 2012. Des examens complémentaires pour évaluer la réserve coronarienne pouvaient être réalisés. Le diagnostic de CMC reposait sur plusieurs paramètres échocardiographiques de la fonction diastolique, la surface de l’oreillette gauche et l’allongement du QT [1 ].
Résultats |
Nous avons inclus 156 patients : 105 transplantés et 51 en attente de TH. Cinquante-cinq pour cent des patients présentaient un antécédent de tabagisme, 35 % une HTA, 23 % un diabète et 12 % une dyslipidémie. Tous les patients ont eu une échocardiographie, 29 une échographie de stress à la dobutamine (ESD), et 16 une coronarographie, dont 9 sans ESD préalable. La prévalence de la coronaropathie était de 10,2%. Huit patients étaient coronariens connus, 8 coronaropathies supplémentaires ont été diagnostiquées. La prévalence de la CMC était variable selon les critères diagnostiques, de 11 à 65 % (Tableau 1).
Discussion |
La prévalence de la coronaropathie dans notre étude est inférieure aux données de la littérature nord-américaine (25 %). Moins d’un quart des patients a bénéficié d’une exploration de la réserve coronarienne, la prévalence est peut-être sous-estimée. La difficulté réside dans la sélection des patients à dépister, ainsi que du type d’examen à réaliser, l’évaluation clinique étant limitée par la faible activité physique de ces patients et le score de Lee n’étant pas adapté. Il n’existe pas de recommandations françaises spécifiques au cirrhotique pour la réalisation de ces explorations. La prévalence de la CMC est difficile à estimer en l’absence de critère diagnostique précis, d’où l’importante variation de prévalence observée. Les données de la littérature restent insuffisantes et traduisent la mauvaise connaissance de cette pathologie. Les critères actuels doivent encore être complétés. À défaut d’explorations diagnostiques performantes et de recommandations spécifiques au patient cirrhotique, le dépistage des cardiopathies des patients en attente de TH, pourtant essentiel pour optimiser leur prise en charge péri-opératoire, reste complexe et imparfait.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° S2
P. A64 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?