Étude de la cinétique de réchauffement de solutés cristalloïdes refroidis en laboratoire : quelles conséquences pour nos protocoles d’hypothermie thérapeutique ? - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les recommandations actuelles sur la prise en charge des arrêts cardiaques préconisent un contrôle ciblé de la température (CCT) chez les victimes ayant repris une activité circulatoire spontanée (RACS) sans retour à un état de conscience initial. Le CCT repose notamment sur la perfusion de solutés cristalloïdes froids (SCF) à 4°C [1 ]. Le volume nécessaire de SCF est d’autant plus important qu’il se réchauffe avant son entrée dans la veine. Des effets secondaires hémodynamiques en partie liés au volume perfusé ont été décrits [2 , 3 ]. Le but de notre travail était de mesurer et décrire la cinétique de réchauffement d’un SCF à 4°C pendant son écoulement dans un dispositif de perfusion avant son entrée dans la veine.
Matériel et méthodes |
Étude observationnelle prospective non clinique en laboratoire. Le protocole a consisté à mesurer en continu la température (T°) d’un SCF à 4°C (500 mL de sérum physiologique, NaCl 0,9 %) après son écoulement dans une tubulure de perfusion à débit constant (Power Infuser®, Zoll®). Chaque mesure a été répétée 3 fois : avec et sans application de poches réfrigérantes (Easy Ice®) au contact de la poche de SCF. Les résultats ont été rapportés par leur T°moyenne (±écart-type). La comparaison des moyennes reposait sur le test de Student.
Résultats |
À une T ambiante de 20,2°C (±0,4), le SCF a subi un réchauffement immédiat puis continu après son passage dans la tubulure à un débit de 30mL/min (Fig. 1), passant de 4,1°C (±0,1) à 8,9°C (±0,3) à la 3e min. Ce réchauffement s’est poursuivi à mesure que la poche de SCF se vidait pour atteindre, à la 10e minute, 9,0°C (±0,2) et 9,9°C (±0,6) respectivement avec et sans poche réfrigérante ; à la 15e minute, 9,8°C (±0,5) et 11,7°C (±0,9) respectivement avec et sans poche réfrigérante (p<0,05) (Fig. 1).
Discussion |
La phase initiale (P 1) de rapide décroissance thermique était liée à l’élimination progressive par écoulement laminaire de type Poiseuille du soluté présent dans la tubulure avant le début de l’essai. Le SCF a subi ensuite un réchauffement continu par échanges convectifs sous la contrainte de la T°ambiante. L’effet des poches réfrigérantes apposées était statistiquement significatif mais cliniquement insignifiant. « L’effet tubulure » entraînant des volumes à perfuser plus importants pour atteindre la T°cible, nous préconisons un aménagement technique pour améliorer le CCT.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° S2
P. A50 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?