Incidence et pronostic des arrêts cardiaques intra-hospitaliers chez les octogénaires – Étude observationnelle - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Récemment, une amélioration de la survie après arrêt cardiaque intra-hospitalier (ACIH) a été démontrée [1 ]. Le rôle pronostic de l’âge est néanmoins très discuté et les résultats varient selon les études [2 , 3 ]. Les données actuelles sur les ACIH à un âge avancé sont rares. Nous avons mené une étude observationnelle afin de déterminer l’incidence et le pronostic des ACIH chez les patients de plus de 80ans.
Matériel et méthodes |
Les ACIH sont définis par la présence d’un massage cardiaque et/ou d’un choc électrique externe (CEE). Tous les ACIH sont traités par une équipe d’urgence déclenchée par un numéro spécifique. Le formulaire de suivi comprend : les données démographiques, les comorbidités, le lieu, la chronologie, le rythme initial, les traitements entrepris, le nombre de CEE et la survie immédiate (SI) ; et pour les survivants : le score IGSII, la durée de séjour en réanimation, les thérapeutiques employées et la survie hospitalière (SH). Deux groupes définis en fonction de l’âge sont comparés : moins de 80ans (groupe 1), 80ans et plus (groupe 2).
Résultats |
Du 01/01/2009 au 12/01/2013, 303 ACIH ont été inclus et 297 analysés (102 femmes). L’incidence est de 0,3 ACIH/lit/an (5,1 ACIH/1000 admissions). L’âge moyen est 70,9 (IC95 % [69,4–72,4]). La SI est de 63,2 % et la SH de 39,4 %. Le groupe 2 (n=94 ; 31,6 %) présente significativement plus de cardiopathie non ischémique (41,3 % vs. 28,3 %, p=0,027) et d’insuffisance rénale chronique (26,4 % vs. 11,8 %, p=0,002). On note également significativement moins de monitorage cardiaque (70,2 % vs. 82,3 %, p=0,019) et de CEE (43 % vs. 56,6 %, p=0,03) dans le groupe 2. Les différences entre les rythmes initiaux, la SI (Fig. 1), le délai de retour à un rythme spontané et la durée de réanimation ne sont pas significatives entre les groupes. Les durées de séjour en réanimation et de ventilation sont significativement inférieures dans le groupe 2 (p<0,05). La SH est significativement inférieure dans le groupe 2 (27,7 % vs. 40,6 %, p=0,031) (Fig. 1).
Discussion |
Il s’agit de la première série européenne sur le sujet. 31,6 % des ACIH surviennent chez des patients de plus de 80ans dans notre établissement. La SI identique entre les 2 groupes ne permet pas de recommander de limiter les efforts de réanimation au-delà de 80ans dans notre établissement. La SH des patients de plus de 80ans apparaît liée aux comorbidités et aux conditions de survenue de l’ACIH. Bien que significativement plus faible, la SH des patients du groupe 2 est élevée en comparaison à la seule série publiée [3 ]. Ces résultats sont spécifiques à notre recrutement et à nos critères d’inclusion. Compte tenu de la forte incidence des ACIH de plus 80ans, des études sur le pronostic fonctionnel à long terme sont nécessaires. Nous pensons que l’âge n’est pas un facteur prépondérant dans l’identification des patients pour lesquels la réanimation cardiorespiratoire est futile.
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Vol 33 - N° S2
P. A47-A48 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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