De l’intérêt des hémocultures dans les pyélonéphrites aux urgences - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les pyélonéphrites sont une cause fréquente de consultation aux Urgences. Si l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) a une place centrale dans l’adaptation de la thérapeutique, l’utilité des hémocultures (Hc) dans ce contexte reste controversée [1 ].
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective sur une période de 24 mois de juin 2011 à juin 2013 afin d’évaluer l’utilité des Hc pour l’adaptation du traitement anti-infectieux des pyélonéphrites. L’Hc a été considérée utile quand elle était positive alors que l’ECBU était soit stérile soit polymicrobienne soit contaminée.
Résultats |
Au total, 553 patients ont été sélectionnés sur les diagnostics CIM–10. Parmi eux, 264 ont été retenus à condition qu’ils aient à la fois un ECBU et une Hc sans avoir été préalablement exposé à un traitement antibiotique (Fig. 1). Les femmes représentaient 60 % des patients, l’âge médian était de 68ans. Un traitement ambulatoire a été réalisé chez 28 %. Un geste de dérivation des urines en urgence a été réalisé chez 14 d’entre eux et 3 % étaient en choc septique. Les bacilles Gram négatifs (BGN) représentaient 92 % des germes retrouvés dont E. coli 74 % et E. faecalis 6 %. Trente-neuf patients n’eurent aucune documentation bactériologique. Pour les BGN, 47 % étaient sensibles à l’amoxicilline, 35 % résistants à l’amoxicilline, 10 % à l’association co-amoxi-clav et 10 % résistants aux C3G et 9 % aux fluoroquinolones (FQ). Parmi les souches communautaires, une seule souche avait une BLSE. L’antibiothérapie initiale était en adéquation avec les recommandations [2 ] dans 48 % des cas et efficace d’emblée dans 94 %. Les échecs de thérapies fidèles aux recommandations étaient liés à des infections à Enterococcus (n=5) et à trois situations nosocomiales à germes porteurs de BLSE. Treize patients n’ont pas reçu d’antibiotiques aux urgences. Les C3G étaient préférentiellement utilisées en hospitalisation tandis que les patients ambulatoires bénéficiaient de FQ (47 %). Au total, 11 patients ont eu une Hc considérée comme utile, soit moins de 4 % des 264 patients sélectionnés et moins de 2 % de l’ensemble des pyélonéphrites. Parmi ces 11, hormis une situation à germes nosocomial hautement résistant (E. coli BLSE, résistant aux FQ et aux aminosides), une antibiothérapie probabiliste basée sur les recommandations aurait été d’emblée efficace.
Discussion |
Dans cette étude qui n’est que rétrospective, nous n’avons pas trouvé d’intérêt thérapeutique au prélèvement d’hémocultures chez les patients hospitalisés pour pyélonéphrite.
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Vol 33 - N° S2
P. A408-A409 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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