Pneumopathies postopératoires précoces après chirurgie cardiaque : y a-t-il une différence entre les pneumopathies acquises en ventilation spontanée et les pneumopathies acquises sous ventilation mécanique - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les pneumopathies postopératoires (PPO) après chirurgie cardiaque surviennent fréquemment chez des patients qui sont en ventilation spontanée. Cependant, les études évaluant les PPO après chirurgie cardiaque n’ont essentiellement évalué que les patients développant une pneumopathie acquise sous ventilation mécanique (PAVM). Le but de cette étude était d’évaluer les caractéristiques des PPO après chirurgie cardiaque en portant une attention plus particulière sur les pneumopathies acquises en ventilation spontanée (PAVS) et la microbiologie.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective, monocentrique menée de janvier 2005 à décembre 2012, à partir d’une base de donnée colligée de manière prospective. Ont été évalués consécutivement tous les patients opérés d’une chirurgie cardiaque développant une PPO dans les 7 premiers jours. Comparaison des caractéristiques des PAVS à celles des PAVM. CEERB Paris Nord (IRB 00006477).
Résultats |
Durant la période 7439 patients ont eu une chirurgie cardiaque ; 255 (3,5 %) ont développé une PPO et parmi eux 120 (47 %) ont eu une PAVS. Les germes les plus fréquemment isolés étaient des entérobactéries (39 % dans le groupe PAVS et 44 % dans le groupe PAVM, p=0,5) et Pseudomonas aeruginosa (22 % dans le groupe PAVS contre 26 % dans le groupe PAVM, p=0,5). L’antibiothérapie probabiliste initiale la plus fréquemment utilisée était l’association pipéracilline/tazobactam et amikacine (70 %) sans différence entre les 2 groupes (p=0,9). La proportion d’antibiothérapie probabiliste adaptée était similaire entre les 2 groupes (88 % dans le groupe PAVS contre 89 % dans le groupe PAVM, p=0,6). La sensibilité des germes aux associations d’antibiotiques était similaire dans les 2 groupes (PAVS et PAVM respectivement) : amoxicilline/acide clavulanique (58 % contre 50 %, p=0,4) ; Céphalosporine de 3e génération (76 % contre 70 %, p=0,3) ; pipéracilline/tazobactam (95 % contre 93 %, p=0,4) ; pipéracilline/tazobactam/amikacine (98 % contre 98 %, p=0,8). Malgré un score SOFA plus bas à l’admission en réanimation dans le groupe des PAVS (5±2 vs 7±3, p<0,001), la mortalité hospitalière était similaire (32 % dans le groupe des PAVS et 42 % dans le groupe PAVM, p=0,1). Après analyse multivariée par régression logistique, les facteurs associés à la mortalité hospitalière étaient : l’âge élevé (p=0,03), un score SOFA élevé le jour du diagnostic de PPO (p=0,01) et l’antibioprophylaxie par céfamandole (p=0,03). Le score SOFA à l’arrivée en réanimation (p=0,9), le germe P. aeruginosa (p=0,1) et l’antibiothérapie initiale inadaptée (p=0,07) n’étaient pas associés à la mortalité dans l’analyse multivariée.
Discussion |
Il y a peu de différences entre les PAVM et les PAVS. Le type de germe isolé et le pronostic sont similaires, suggérant qu’ils dépendent plus du terrain du patient que du type d’acquisition de la PPO (PAVS/PAVM). Les germes retrouvés sont essentiellement des bacilles à Gram négatif avec une forte proportion de Pseudomonas aeruginosa qui doit être pris en compte dans le traitement empirique des PPO précoces.
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Vol 33 - N° S2
P. A404-A405 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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