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Enquête de pratique nationale sur la prise en charge des fasciites nécrosantes en réanimation - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.679 
N. de Prost 1, , R. Amathieu 2

Groupe Fasciites Nécrosantes

Nicolas de Prost, Christian Brun-Buisson, Romain Bosc, Jean-Paul Menignaud, Émilie Sbidian, Olivier Chosidow, Jean Winoc Decousser, Raphaël Lepeule, Alain Rahmouni, Roland Amathieu, Gilles Dhonneur
 Hôpital Henri Mondor, France 

1 Réanimation médicale 
2 Anesthésie et réanimations chirurgicales, CHU Henri Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les fasciites nécrosantes (FNs) sont des infections sévères de la peau et des parties molles, peu fréquentes, avec des présentations cliniques variées contribuant parfois à un retard diagnostique et associées à une mortalité de l’ordre de 25 %. La rareté de la maladie, le caractère multidisciplinaire de la prise en charge est possiblement à l’origine de difficultés pouvant retarder la réalisation du premier débridement chirurgical. Afin de préciser les modalités de prise en charge des FNs dans les réanimations francophones, nous avons conduit une enquête de pratique sous l’égide de la Société française d’anesthésie réanimation (SFAR).

Matériel et méthodes

Tous les médecins anesthésistes et/ou réanimateurs qui ont participé au congrès de la SFAR en 2013 et communiqué leur adresse électronique étaient invités à remplir un questionnaire de 25 questions en ligne du 15 janvier au 13 février 2014.

Résultats

Cent soixante-quinze médecins exerçant dans 120 réanimations différentes (France et DOM-TOM, n=114 ; autres pays, n=6) ont répondus au questionnaire. Le recrutement était médico-chirurgical (55 %), chirurgical (22 %) ou médical (20 %), réalisant un volume d’admissions annuelles de 500 à 1000 dans 53 %. Trente-sept pour cent déclaraient n’avoir pris en charge que 2 patients au maximum atteints de FNs au cours de l’année précédente et 26 % plus de 5 patients. Soixante pour cent déclaraient ne pas avoir de référent chirurgical et 70 % n’avaient pas de référent médical. Lorsqu’ils étaient désignés, ces référents étaient un chirurgien plasticien ou un réanimateur. Le délai d’accès au bloc opératoire était de plus de 6heures dans un tiers des cas et non-prioritaire dans 11 % des cas notamment lorsqu’il n’y avait pas de référent chirurgical (16 %) par rapport à ceux qui en avait un (3 %). Seuls 56 % déclaraient que l’accès au bloc opératoire ne retardait pas ou peu la prise en charge des patients. Trente-quatre pour cent déclaraient avoir transféré des patients atteints de FNs dans une autre structure, pour réalisation d’une oxygénothérapie hyperbare (46 %), prise en charge postopératoire (27 %), chirurgicale (20 %) ou avis spécialisé (7 %). Le retard à la prise en charge chirurgicale des patients était attribué à un retard diagnostique (43 %) ou au retard à la validation de l’indication opératoire (39 %). La place de l’imagerie pour le diagnostic de FNs était jugée « nécessaire » dans 38 % des cas et « utile dans certains cas ciblés » dans 47 % des cas, avec la tomodensitométrie comme examen pour 78 % des cas. Quatre-vingt-quatre pour cent des répondants pensaient que la création de filières de soins pourrait améliorer la prise en charge des patients.

Discussion

Cette enquête illustre l’hétérogénéité de prise en charge des FNs dans un nombre élevé de réanimations francophones et met en évidence le ressenti des réanimateurs d’un retard fréquent de prise en charge chirurgicale. Ce retard est le plus souvent la conséquence d’un retard de diagnostic, du délai pour obtenir l’indication chirurgicale formelle et/ou du fait de l’absence de structure de prise en charge adaptée (absence de référent ou d’accès prioritaire au bloc opératoire). Tout cela contribue probablement aux retards déclarés de passage au bloc opératoire. Ces résultats suggèrent, comme le déclaraient la majorité des répondants, que la création de filières de soins dédiées à la prise en charge des FNs pourrait améliorer le pronostic de ces patients.

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Vol 33 - N° S2

P. A397 - septembre 2014 Retour au numéro
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