Épidémiologie et impact des infections biliaires au cours des duodénopancréatectomies céphaliques - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La pose d’une endoprothèse biliaire (EPB) avant la réalisation d’une duodénopancréatectomie céphalique (DPC) est souvent proposée en cas d’ictère important. Ce traitement est cependant controversé car potentiellement pourvoyeur d’infection périopératoire. Les objectifs de cette étude étaient d’analyser la prévalence des angiocholites au cours des DPC, leur l’épidémiologie bactérienne et l’impact pronostique de ces infections des voies biliaires.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective entre 2008 et 2013. Cent trente-cinq patients consécutivement opérés d’une DPC ont été inclus. Les données sont exprimées en pourcentage et comparées par un test exact de Fisher ou un test du Chi2.
Résultats |
Une biliculture systématique en cours de DPC a été réalisée chez 92 patients, dont 45 (49 %) patients porteurs d’une EPB. Cette biliculture objectivait une angiocholite périopératoire chez 55 (60 %) patients. Les patients porteurs ou non d’une EPB étaient comparables sur l’âge, le sexe, la présence d’un diabète ou d’une insuffisance rénale, et le taux de bilirubine préopératoire mais présentaient significativement plus d’angiocholite périopératoire (87 % vs 34 % ; p<0,001). Neuf (17 %) patients présentant une angiocholite ont reçu une antibiothérapie probabiliste (amoxicilline+acide clavulanique ou ceftriaxone+métronidazole) débuté lors de la chirurgie tandis que 46 (83 %) patients ont reçu une simple antibioprophylaxie suivant les recommandations de la SFAR (céfazoline) (p=0,2). L’infection était polymicrobienne dans 82 % des cas et résistante au traitement antibiotique dans 84 % chez les patients porteurs d’EPB vs 60 % dans le groupe des non porteurs d’EPB (p=0,08). En cas d’angiocholite, les patients présentaient en postopératoire plus d’épisodes de septicémie (24 % vs 5 % ; p=0,04) et de complications selon la classification de Clavien-Dindo [1 ] (p=0,02) (Fig. 1).
Discussion |
Le drainage biliaire préopératoire est associé à un risque majeur d’angiocholite au moment de la DPC, exposant elle-même à une morbidité postopératoire plus importante. Les germes retrouvés à la biliculture sont souvent résistants à l’antibioprophylaxie usuelle. Une antibiothérapie probabiliste est rarement débutée en période opératoire et elle est souvent inadaptée à l’antibiogramme des germes retrouvés. L’intérêt pronostique d’une antibiothérapie probabiliste à visée nosocomiale en périopératoire d’une DPC en cas de suspicion d’angiocholite reste à préciser.
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Vol 33 - N° S2
P. A395 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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