Pronostic des péritonites à germes résistants aux antibiothérapie(s) de la conférence de consensus de 2000 - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La péritonite aiguë communautaire est une pathologie grave dont les deux axes de traitement principaux sont la chirurgie et l’antibiothérapie, initialement probabiliste. Concernant l’antibiothérapie, les recommandations françaises éditées en 2000 par la Société française d’anesthésie réanimation (SFAR) sous forme d’une conférence de consensus n’ont pas jamais été réactualisées. Depuis 2000, les bactéries résistantes sont en pleine essor, pouvant prendre à défaut les schémas d’antibiothérapie proposés par ce consensus. L’objectif de notre étude était d’évaluer la morbi-mortalité liée à une antibiothérapie probabiliste inefficace.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique réalisée au CHU de Rouen, de janvier 2010 à octobre 2012. Nous avons évalué 99 patients atteints d’une péritonite aiguë communautaire, qu’ils soient hospitalisés ou non en réanimation. Tous présentaient une résistance bactérienne à l’une des antibiothérapies proposées par le Consensus de 2000. En fonction de l’efficacité de l’antibiothérapie probabiliste prescrite, nous avons constitué un groupe « ATBproba+ » (n=33) et un groupe « ATBproba− » (n=66). Le critère de jugement principal était la mortalité hospitalière. Nous avons également analysé la morbidité postopératoire, les bactéries identifiées sur les cultures et leur profil de résistance, la conformité de la prescription de l’antibiothérapie aux recommandations de 2000, l’efficacité théorique des différents schémas d’antibiothérapies proposés par ces recommandations.
Résultats |
Les péritonites étaient sus-mésocoliques (10 %) et sous-mésocoliques (90 %) dont 39 % d’origine appendiculaire ; 24 % avaient présenté un état de choc ou de sepsis sévère (IGS2 médian 54 [25–96]). La mortalité globale s’élevait à 15 %, le taux de complications dans les 3 mois de 40 %. La durée moyenne de séjour hospitalier était de 21,3±30,7jours. Dix-sept schémas d’antibiothérapie probabilistes ont été relevés dont 55 % étaient consensuels. L’antibiothérapie initiale était efficace dans 33 % des cas. Le taux de mortalité postopératoire n’était pas différent entre les deux groupes « ATBproba+ » et « ATBproba− » (12,1 % vs 16,7 %, p=0,77). De même, le taux de guérison sans complication médicale ou chirurgicale n’était pas significativement différent (69,7 % vs 54,5 %, p=0,19). Enterococcus sp et Pseudomonas sp étaient surreprésentés par le biais de notre méthodologie. Les protocoles d’antibiothérapie initiale gardaient une bonne sensibilité vis à vis de l’écologie bactérienne digestive retrouvée dans notre série.
Discussion |
Dans notre étude, la morbi-mortalité n’est pas impactée par l’efficacité ou non de l’antibiothérapie initiale. À notre sens, les recommandations de la SFAR de 2000 restent toujours d’actualité.
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Vol 33 - N° S2
P. A394 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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