Survie à long terme et résection intestinale après ischémie mésentérique aiguë : étude observationnelle rétrospective de cohorte évaluant les facteurs pronostiques sur 164 survivants - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les survivants d’une ischémie mésentérique aiguë (IMA) nécessitent souvent une résection intestinale (RI). Le pronostic vital et fonctionnel ultérieur est mal connu. L’objectif de cette étude était de décrire la population des survivants d’une IMA et d’identifier des facteurs prédictifs de survie à long terme et de RI.
Matériel et méthodes |
Étude observationnelle rétrospective de cohorte incluant tous les patients>18ans ayant survécu>3mois après une IMA suivis dans notre centre. Étude uni/multivariée des facteurs associés à la survie et à la RI.
Résultats |
Entre 2006 et 2013, 164 patients ont été inclus. L’IMA était artérielle, veineuse et non-occlusive dans 63 %, 27 % et 3 % des cas. Une comorbidité cardiovasculaire ou thromboembolique était retrouvée dans 49 % des cas. Le 1er dosage de lactates réalisé était normal dans 57 %. Avant la 1ère RI, des signes de péritonite et une défaillance d’organe étaient retrouvés dans 60 % et 45 % des cas. Le traitement comprenait : anticoagulants, antibiotiques IV et/ou décontamination digestive orale (DDO) dans 87 %, 83 % et 19 % des cas. Quatre-vingt un pour cent des patients étaient admis en réanimation et 59 % nécessitaient une perfusion de noradrénaline. Les taux de RI et de syndrome de grêle court étaient de 83,5 % et 69,5 %. Après un suivi moyen de 54 [3–1314] mois, la survie globale était de 87 % et les taux de survie sans récidive d’IMA, sans entérostomie et sans nutrition parentérale étaient de 95 %, 76 % et 53 %. Les facteurs associés à la mortalité à 5ans étaient l’âge (p=0,008) et la présence de comorbidités cardiovasculaires (p=0,006). En analyse univariée, les facteurs associés à une RI étaient : péritonite (p<0,0001), défaillance d’organe (p=0,002), hyperlactatémie (p=0002), les signes tomodensitométriques de nécrose intestinale (p<0,02) et l’absence de revascularisation en cas d’IMA (p=0,03). En analyse multivariée, les facteurs associés à la RI étaient : admission en réanimation (p=0,002), absence de DDO (p=0,0003) et de prise en charge initiale dans notre centre (p=0,0029).
Discussion |
Nous confirmons la valeur pronostique péjorative des signes tardifs d’IMA, de l’absence de revascularisation artérielle et de DDO sur la RI. La normalité initiale des lactates et l’absence de terrain vasculaire connu n’excluent pas le diagnostic. La proportion élevée de patients réséqués mais sevrés de la nutrition parentérale justifie une prise en charge initiale agressive au mieux en centre spécialisé.
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Vol 33 - N° S2
P. A393 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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