Analyse de la survie des patients avalanchés en arrêt cardiaque dans les Alpes du Nord - 30/08/14
Réseau de Traumatologie Nord Alpin des Urgences (TRENAU)
Résumé |
Introduction |
Trois mécanismes sont impliqués au cours des arrêts cardio-respiratoires (ACR) suite à un ensevelissement complet par avalanche : l’anoxie, le traumatisme ou l’hypothermie. La distinction de ces 3 étiologies est difficile chez ces patients alors que seul l’ACR par hypothermie profonde nécessite une réanimation prolongée [1 ]. L’objectif de notre étude a donc été d’évaluer les facteurs préhospitaliers et hospitaliers associés à la survie chez les patients avalanchés en ACR.
Matériel et méthodes |
Nous avons étudié rétrospectivement de 1994 à 2013 tous les avalanchés en ACR admis au déchocage suite à un ensevelissement par avalanche. Le registre du Réseau de Traumatologie Nord Alpin des Urgences a permis le recueil des données. Le triage préhospitalier suivait les recommandations internationales [2 ]. À l’admission hospitalière, les patients transportés sous massage cardiaque étaient récusés à l’assistance circulatoire en cas de traumatisme sévère diagnostiqué au bilan initial, d’une kaliémie supérieure à 10mmol/L ou d’une température centrale supérieure à 32°C. Les facteurs associés à la survie hospitalière ont été déterminés par analyse univariée (test non paramétrique de Mann-Withney). L’évolution neurologique était évaluée par le score Cerebral Performance Category (CPC) à 3mois.
Résultats |
Quarante-huit patients ont été inclus. À l’admission hospitalière, 11 patients ont été récusés à l’assistance circulatoire du fait d’une hyperkaliémie (n=8 patients), d’une température supérieure à 32°C (n=2 patients) ou d’un traumatisme thoracique (n=1 patient). Vingt et un patients ont bénéficié d’une assistance circulatoire pour ACR réfractaire (n=19) ou pour une instabilité hémodynamique persistante (n=2). Dix-huit patients présentaient une reprise d’activité circulatoire spontanée à l’admission. Les patients non-survivants (n=29 patients) présentaient une kaliémie plus élevée, un pH plus bas et des troubles de coagulation par rapport aux patients survivants (n=8 patients) (Tableau 1, en médiane et écart interquartile). Parmi les patients survivants, 3 patients présentaient un score CPC de 1, 1 patient un score CPC de 3 et 3 patients un score CPC de 4. Parmi les 3 patients sans séquelles neurologiques (CPC1), tous ont présenté des signes de vie ou une poche à air avant l’extraction.
Discussion |
En préhospitalier, la présence d’une poche à air a été associée à la survie ainsi que la présence de signes de vie avant l’ACR. En association avec l’hyperkaliémie, les troubles de coagulation [3 ], grâce aux outils de biologie délocalisée, pourraient également intégrer l’algorithme de triage pour la mise en place d’une assistance circulatoire en cas d’ACR réfractaire.
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Vol 33 - N° S2
P. A389 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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