Intérêt de l’index de résistance rénal en périopératoire de chirurgie aortique - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La chirurgie aortique est à risque d’insuffisance rénale postopératoire. Son incidence varie selon les études de 5,5 à 20 % [1 , 2 ] et proche de 30 % dans notre service. L’étiologie est multifactorielle. Les biomarqueurs d’insuffisance rénale disponibles ont encore un intérêt limité avec une cinétique retardée. Un diagnostic plus précoce pourrait permettre aux praticiens d’améliorer le pronostic de ces patients. La mesure des index de résistance rénaux (IRR) parait intéressante en chirurgie cardiaque. L’objectif de notre étude est de montrer la pertinence de ce marqueur en périopératoire d’une chirurgie aortique (prothèse aortique par voie conventionnelle ou endovasculaire).
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective, observationnelle, chez tous les patients opérés dans notre service de chirurgie vasculaire du CHU de Bordeaux, après obtention de leur consentement éclairé. Un écho-doppler rénal était réalisé la veille de l’intervention, en SSPI et à j1. Le patient bénéficiait d’une surveillance quotidienne biologique de la fonction rénale (créatininémie, urémie) ainsi que d’un dosage du NGAL plasmatique à j0. Nous avons comparé les IRR dans deux groupes de patients selon la présence ou non d’une insuffisance rénale dans les 5jours postopératoires (score de KDIGO>1, [3 ]). Les résultats sont présentés sous forme de moyennes±écart-type et ont été comparés grâce à un t-test avec p<0,05 comme seuil de significativité.
Résultats |
De décembre 2013 à mars 2014, 49 patients ont été inclus, soit 29 endoprothèses aortiques et 20 chirurgies aortiques par voie conventionnelle. La mortalité globale était de 4 %. L’incidence des patients présentant un score de KDIGO>1 était de 8,4 % (5/49). La mortalité des patients ayant un KDIGO>1 était de 20 % (1/5). Nous avons retrouvé une différence significative entre les patients ayant présenté ou non un score de KDIGO>1 dans les 5jours postopératoires : du taux de NGAL plasmatique (326±142 vs 170±127ng/mL, p=0,04) à j0, des IRR moyens en préopératoire (0,72±0,09 vs 0,65±0,05, p=0,03) et des IRR moyens en SSPI (0,73±0,11 vs 0,66±0,05, p=0,02), respectivement. Nous n’avons pas retrouvé de différence significative des IRR réalisés à j1.
Discussion |
Cette étude préliminaire semble confirmer l’intérêt de la mesure des IRR en périopératoire de chirurgie aortique. Cet outil simple et non invasif pourrait permettre le dépistage préopératoire des patients à risque d’insuffisance rénale. Par ailleurs, des index élevés en postopératoire peuvent alerter le clinicien sur l’évolution défavorable de la fonction rénale. Un plus grand nombre de patients seront nécessaires afin de valider ces résultats et de déterminer des valeurs seuil d’IRR est nécessaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° S2
P. A378-A379 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?