La thromboprophylaxie péri-opératoire de l’obèse : une enquête de pratiques dans la région Nord Pas-de-Calais - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’obésité est en progression constante dans les pays développés, et représente pour l’anesthésiste-réanimateur une problématique de plus en plus fréquente. L’obésité est un facteur de risque thromboembolique péri-opératoire. Avec des recommandations de bas grade, la thromboprophylaxie péri-opératoire de l’obèse repose volontiers sur des habitudes de service. L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques des anesthésistes-réanimateurs du Nord Pas-de-Calais concernant la prise en charge du risque thromboembolique péri-opératoire de l’obèse.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude prospective, multicentrique. Un questionnaire de 19 questions a été envoyé par courriel à 340 anesthésistes-réanimateurs du Nord Pas-de-Calais. Un index de masse corporelle compris entre 30 et 35kg/m2 définissait l’obésité, entre 35 et 40kg/m2 l’obésité sévère et de plus de 40kg/m2 l’obésité morbide. Le questionnaire interrogeait : (1) en préopératoire sur les critères recherchés de risques thromboemboliques, la prescription d’une thromboprophylaxie ; (2) en postopératoire, sur le type de prévention utilisé et sa surveillance, l’adaptation ou non de la posologie et/ou de la durée d’administration des anticoagulants, les indications de pose d’un filtre cave. Les réponses ont été recueillies de mars à juin 2013. Les données sont présentées en pourcentages.
Résultats |
Cent vingt-six réponses ont été recueillies, soit 37 %. 17 % des médecins disposaient de protocoles de thromboprophylaxie chez l’obèse. L’obésité était considérée comme facteur de risque chez 87 % des praticiens. Quatre-vingt-un pour cent ne prescrivaient aucune thromboprophylaxie avant l’intervention. En postopératoire, une association de prophylaxies mécanique et médicamenteuse était préconisée par 79 % des répondants chez les obèses sévères et morbides. Plus de 80 % des médecins utilisaient les héparines de bas poids moléculaire (HBPM), dont la posologie était majorée dans plus de 70 % des cas chez l’obèse morbide et sévère. La durée de prophylaxie était prolongée pour 44 % des praticiens chez l’obèse morbide et pour 37 % d’entre eux chez l’obèse sévère. La surveillance de l’activité anti-Xa était effectuée par 29 % des médecins chez l’obèse morbide. La prophylaxie mécanique la plus utilisée était la contention élastique. Le filtre cave n’était jamais systématiquement prescrit.
Discussion |
Cette enquête a mis en évidence des disparités dans les pratiques des anesthésistes-réanimateurs notamment pour l’adaptation posologique, la durée de prophylaxie et les critères de surveillance des HBPM. Le taux faible de procédure écrite dans les services suggère la nécessité d’établir des recommandations spécifiques sur la thromboprophylaxie périopératoire de l’obèse.
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Vol 33 - N° S2
P. A356 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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