Thromboprophylaxie en chirurgie bariatrique : quelle stratégie optimale - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La chirurgie bariatrique est à risque thrombotique important justifiant une prophylaxie à posologies élevées. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de consensus dans ce domaine [1 ]. L’objectif de notre étude était de déterminer la posologie d’énoxaparine idéale permettant d’obtenir une activité anti-Xa entre 0,3 et 0,5 UI/mL mesurée 4heures après l’injection dans la période postopératoire et de mesurer les microparticules procoagulantes (MPs).
Matériel et méthodes |
Cent quarante-six patients (IMC>40) informés et consentants ayant bénéficié d’un bypass gastrique ont été inclus dans cette étude prospective, multicentrique, randomisée, après accord du CPP. L’énoxaparine était injectée selon 3 schémas différents : groupe A, n=46, 4000 UI/j ; groupe B, n=48, 6000 UI/j ; groupe C, n=52, 2×4000 UI/j. L’activité anti-Xa était mesurée avant et 4heures après chaque injection à J0, J1 et J2. Un échodoppler des membres inférieurs était réalisé à J-1, J9 et J30. Les événements hémorragiques et thrombotiques cliniques ont été colligés. Les MPs totales, leucocytaires CD11a, endothéliales CD115, plaquettaires GP1b, lymphocytaires CD10 et granulocytaires CD66 ont été dosées à J0, J9, J30 chez une dizaine de patient de chaque groupe. Les 3 groupes ont été comparés par ANOVA pour l’objectif principal.
Résultats |
Les 3 groupes ne différaient pas pour l’âge moyen, l’IMC, la durée opératoire, la durée d’anesthésie et la durée totale de la prophylaxie (13 j). L’échodoppler réalisé à J-1, J9 et J30 était normal pour l’ensemble des patients. L’équilibre de l’activité anti-Xa (pic 4e heure) était observé vers la 52e heure postopératoire dans les 3 groupes (Fig. 1). Le pourcentage de patients ayant atteint la cible souhaitée était respectivement de 12,8 %, 56,4 % et 27,3 % dans les groupes A, B et C (p<0,001). Seul un patient a dépassé la borne supérieure. On a constaté une EP dans le groupe B (2,1 %) et 13 évènements hémorragiques (groupe A : 2,2 %, groupe B : 8,3 % et groupe C : 15,4 %, p=0,08). La concentration de MPs totales était stable et superposable au cours du temps dans les 3 groupes. Les MPs plaquettaires, granulocytaires et leucocytaires augmentaient dans les 3 groupes à J10 mais restaient élevées ou continuaient à augmenter dans le groupe C contrairement aux groupes A et B à J30 (Fig. 2).
Discussion |
Notre étude montre que l’injection d’une dose unique de 6000 UI d’énoxaparine a permis d’atteindre la cible thérapeutique souhaitée chez le plus grand nombre de patients sans majorer le risque hémorragique. Ces résultats ne corroborent pas les suggestions récentes [1 ] préconisant 2 injections d’HBPM par jour en limitant la posologie unitaire à 5000 UI. Les dosages préliminaires de microparticules procoagulantes semblent confirmer ces données.
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Vol 33 - N° S2
P. A356-A357 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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