Complications précoces après chirurgie bariatrique en unité de soins continus postopératoires (USCPO) - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les patients bénéficiant d’une chirurgie bariatrique sont porteurs de comorbidités associées, pouvant justifier une surveillance post-opératoire (PO) accrue. Les critères d’admission en USCPO ne sont pas encore clairement définis. Il existe peu de données récentes sur le taux de complications PO précoces survenant en USCPO. Le nombre de lits d’USCPO étant limité, il est nécessaire de cibler au mieux la population de patients pouvant bénéficier de ce type de surveillance. L’objectif de cette étude était de décrire les complications PO puis de déterminer les facteurs de risque (FR) de complications survenant en USCPO après une chirurgie bariatrique (Sleeve Gastrectomy (SlG) ou Bypass Gastrique (BG).
Matériel et méthodes |
Cette étude épidémiologique observationnelle réalisée au CHU de Rouen de janvier 2006 à décembre 2012 a inclus tous les patients opérés d’une chirurgie bariatrique et admis en USCPO. Le paramètre principal étudié était l’apparition d’une complication au cours du séjour définie par la survenue d’un décès, de complications cardiovasculaires ou respiratoires sévères, d’un choc hémorragique ou d’une reprise chirurgicale précoce. Après analyse univariée, une régression logistique a été effectuée afin de déterminer les FR de complications PO.
Résultats |
261 patients (169 femmes, 92 hommes) ont été inclus, d’âge moyen 46±9,9ans et d’indice de masse corporelle (IMC) moyen 50,5±8,63kg/m2. Parmi eux, 228 (87,4 %) présentaient un syndrome d’apnée du sommeil (SAS+) dont 198 (75,9 %) étaient appareillés. Il y avait 175 (67 %) SlG et 86 (33 %) BG. Le taux global de complications précoces était de 14,2 %, dont un décès sur un arrêt cardiaque hypoxique. Les FR de complications étaient le recours à une SlG, une laparotomie, la présence d’un diabète de type 2 (DT2) et un tabagisme actif (Tableau 1). Il n’y avait pas plus de complications chez les patients SAS+, appareillé ou non, versus les patients SAS- (15,4 % vs 6,1 % ; p=0,189). L’appareillage des patients SAS+ ne protégeait pas de la survenue d’une complication respiratoire PO précoce (14,1 % vs 3,3 %, p=0,14). Il n’y avait pas plus de complications respiratoires après une SlG qu’après un BG (13,7 % vs 7 % p=0,109).
Discussion |
Dans notre étude, le DT2 et le tabagisme sont retrouvés comme FR de complications confirmant des données déjà rapportées [1 , 2 ]. Une laparotomie a été essentiellement réalisée lors des BG. Les conditions chirurgicales difficiles pour cette voie d’abord expliquent probablement le risque associé. La SlG représente la grande majorité de notre population expliquant probablement l’augmentation du risque constaté dans notre travail. La présence d’un SAS n’était pas corrélée significativement à une augmentation du taux de complications conformément à la littérature [3 ]. Une étude comparative ultérieure chez les patients obèses diabétiques et fumeurs permettra de préciser les critères d’admission en USCPO.
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Vol 33 - N° S2
P. A355 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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