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Évaluation échographique du contenu gastrique au cours du travail obstétrical : étude prospective observationnelle - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.641 
N. Hime 1, , P. Guerci 2, F. Vial 1, J. Feugeas 1, H. Bouaziz 1
1 Maternité Régionale 
2 CHU, Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La population obstétricale est considérée comme une population à haut risque d’inhalation. Pour autant, la réalisation d’une crush induction en fin de travail n’est réellement réalisée que par 8 % des anesthésistes en France [1]. Une évaluation du contenu gastrique pourrait s’avérer utile dans ce contexte, afin d’adapter la technique anesthésique au risque réel d’inhalation. L’utilisation de l’échographie au lit du patient s’avère une technique intéressante pour évaluer le contenu gastrique dans de nombreuses situations cliniques [2]. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’intérêt de l’évaluation échographique du contenu gastrique au cours du travail obstétrical et dans les suites immédiates.

Matériel et méthodes

Étude observationnelle, prospective, menée à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy. Après avis du comité d’éthique d’établissement et consentement éclairé, cent patientes admises en travail ou pour un déclenchement ont été inclues. À l’arrivée en salle de naissances, étaient colligées les caractéristiques des patientes (âge, IMC, gestité, parité, âge gestationnel, antécédents médicaux, antécédents de diabète, de prise d’opiacés). Étaient évalués l’anxiété, la douleur (ENS), la dilatation cervicale, le délai depuis la dernière prise de boissons et d’aliments, la présence de nausées-vomissements. Une première évaluation échographique du volume gastrique était réalisée, par mesure de la surface de section antrale, immédiatement après la mise en place de l’analgésie péridurale, puis une deuxième mesure en post-partum immédiat [3]. Une évaluation de la difficulté de réalisation était précisée à chaque mesure par une échelle numérique cotée de 0 à 10. Le seuil de surface antrale retenu comme définissant un estomac plein était de 340 mm2 [2].

Résultats

Cent patientes ont été inclues dans l’étude. Soixante quatre patientes présentaient un estomac plein lors de la première mesure, 65 patientes en post-partum immédiat sans pour autant qu’il s’agisse systématiquement des mêmes patientes. Les différentes valeurs de surfaces antrales mesurées sont présentées dans la Fig. 1. Le seul facteur associé significativement au fait d’avoir un estomac plein en post-partum immédiat, était le niveau de douleur au moment de l’inclusion (p=0,0127). Soixante-douze pour cent des patientes estomac plein à l’arrivée étaient encore estomac plein en post-partum, par contre 35 % des patientes évaluées estomac vide à l’entrée avaient un estomac plein en post-partum immédiat alors qu’aucune de ses patientes n’avaient bu au cours du travail.

Concernant la difficulté de réalisation des échographies, celle-ci était significativement plus difficile lors de la mesure initiale (4,7±2,9) par rapport à celle de la mesure finale (2,6±1,9), p<0,0001. Dix mesures (10 %) étaient impossibles à obtenir lors de la première échographie, par contre, toutes les mesures ont été réalisables en post-partum immédiat.

Discussion

L’échographie gastrique ne permet pas une évaluation fiable de la surface antrale en cours de travail chez toutes les patientes, vraisemblablement du fait d’une compression de l’estomac par l’utérus gravide. En post-partum immédiat, par contre, elle pourrait s’avérer un outil extrêmement intéressant pour évaluer les patientes ne nécessitant pas la réalisation d’une crush induction en cas de rétention placentaire d’autant que sa réalisation est facile et rapide une fois l’extraction fœtale réalisée. Dans cette étude cela concernait 35 % des patientes.

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