Effet sur la fonction rénale de l’acide tranexamique utilisé lors de la prise en charge de l’hémorragie du postpartum - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’efficacité de l’acide tranexamique (AT) dans le traitement des hémorragies est maintenant bien établie dans plusieurs domaines chirurgicaux, ainsi que chez le polytraumatisé. Son utilisation tend à se diversifier, notamment en obstétrique où il a fait la preuve de son efficacité dans le traitement de l’hémorragie du postpartum (HPP) [1 ]. En septembre 2013, le Club Anesthésie Réanimation en Obstétrique (CARO) a émis une alerte concernant une tendance plus élevée à développer une insuffisance rénale après HPP chez les femmes traitées par acide tranexamique [2 ]. L’objectif de notre étude était d’étudier si l’administration d’AT dans la prise en charge de l’HPP était associée à une incidence plus élevée d’insuffisance rénale aiguë.
Matériel et méthodes |
Entre Janvier 2011 et Décembre 2013, 77 patientes ont été pris en charge pour HPP dans notre centre et ont reçu de l’AT au cours de leur prise en charge. Nous avons comparé l’incidence de l’insuffisance rénale chez ces patientes, à une cohorte historique de 257 patientes ayant présenté une HPP entre 2004 et 2005, sans traitement par AT.
Résultats |
Aucune différence de caractéristiques démographiques, du déroulement de la grossesse ou de l’accouchement n’a été retrouvée entre les patientes du groupe acide tranexamique « AT » (n=77), comparées à celles du groupe historique « GH » (n=257). Les taux d’urée et de créatininémie étaient comparables dans les deux groupes à l’arrivée. Les patientes du groupe « AT » étaient significativement plus graves que celles du groupe « GH » selon l’indice de gravité simplifié II. Aucune différence significative concernant le taux d’insuffisance rénale au décours de l’HPP n’a été démontrée, et ce quelle que soit la posologie d’AT administrée. (Tableau 1).
Discussion |
L’AT a fait la preuve de son efficacité dans la prise en charge de l’HPP avec une réduction significative des pertes sanguines. En l’état actuel des connaissances sur le sujet, aucune différence significative en termes d’effet secondaire n’a été rapportée, en particulier en ce qui concerne l’incidence de l’insuffisance rénale aiguë. Depuis l’alerte du CARO, la prudence était de n’utiliser que de faibles doses d’AT dans le traitement de l’HPP. Notre étude suggère que le taux d’insuffisance rénale après HPP est constant, que les patientes aient ou non reçu de l’AT au cours de leur prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° S2
P. A325 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?