Intérêt de la pupillométrie pour prédire le risque d’hypotension artérielle après rachianesthésie pour césarienne - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La rachianesthésie pour césarienne s’accompagne d’une hypotension artérielle chez 55 à 90 % des patientes [1 ], susceptible de majorer la morbimortalité materno-fœtale. La balance entre les systèmes sympathique et parasympathique pourrait être prédictive de la survenue de cette hypotension [2 ] dont l’innervation autonome de la pupille pourrait être le reflet. L’objectif de cette étude était de déterminer si les paramètres de la pupillométrie pourraient permettre de prédire le risque d’hypotension artérielle après rachianesthésie pour césarienne.
Matériel et méthodes |
Après accord du comité d’éthique et consentement éclairé, 200 patientes consécutives bénéficiant d’une rachianesthésie pour césarienne entre mars et mai 2013 ont étés incluses. La variation du diamètre pupillaire, la latence de réaction pupillaire, les vitesses de constriction et de dilatation et les diamètres pupillaires maximal et minimal étaient mesurés par vidéopupillométrie (Algiscan®, IDMed) avant rachianesthésie standardisée par bupivacaine 10mg et fentanyl 30μg. L’hypotension était définie par une chute de pression artérielle systolique>20 % par rapport à la valeur de base. La capacité de prédiction de l’hypotension et de l’utilisation d’éphédrine post-rachianesthésie était étudiée à l’aide de courbes ROC (receiver-operator characteristic curve).
Résultats |
Cent quarante et un patientes (70,5 %) ont présenté au moins un épisode d’hypotension après rachianesthésie et 116 (58 %) ont reçu de l’éphédrine. La latence de réaction pupillaire était significativement plus élevée chez les patientes ayant présenté une hypotension artérielle (232±37 vs 213±34ms, p=0,0006) et chez les patientes ayant reçu de l’éphédrine (236±36 vs 213±34ms, p<0,0001). Aucune différence significative n’était observée pour les autres paramètres de la pupillométrie. Seule la latence de réaction pupillaire permettait de prédire la survenue d’une hypotension artérielle (aire sous la courbe ROC=0,654 [intervalle de confiance à 95 % 0,584–0,720] ; p=0,0001) avec une sensibilité de 60 % et une spécificité de 70 % pour une valeur seuil de 223ms, ainsi que l’utilisation d’éphédrine après rachianesthésie (aire sous la courbe ROC=0,683 [intervalle de confiance à 95 % 0,613–0,746] ; p=0,0001) avec une sensibilité de 47 % et une spécificité de 82 % pour une valeur seuil de 237ms.
Discussion |
Cette étude suggère que la latence de réaction pupillaire pourrait permettre de prédire, de manière faible mais non invasive et potentiellement fiable, la survenue d’une hypotension artérielle après rachianesthésie pour césarienne obstétricale. Même si les résultats de cette étude doivent certainement être confirmés, l’utilisation de la pupillométrie pour la détection de patientes à risque d’hypotension artérielle après rachianesthésie obstétricale pourrait induire des changements de pratique notamment si une étude complémentaire démontrait le bénéfice de mesures préventives de l’hypotension dans ce groupe de patientes.
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Vol 33 - N° S2
P. A315-A316 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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