Le fer injectable n’induit pas plus de stress oxydant chez les patients de réanimation que chez des volontaires sains - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’anémie est très fréquente en réanimation, et pourrait être traitée par du fer. Mais, le fer est connu pour induire du stress oxydant, potentiellement délétère. Dans un model animal, nous avons montré qu’il induit moins de stress oxydant en cas d’inflammation [1 ] mais il n’existe pas de données humaines. Le but de cette étude est de comparer le stress oxydant généré par une perfusion de fer chez des volontaires sains (vol) et des patients (pts) de réanimation.
Matériel et méthodes |
Etude ouverte, approuvée par le CPP, après signature d’un consentement éclairé, des cinétiques (T0, T2, T6 et T24h) des marqueurs de stress oxydant (8α-Isoprostanes (8ISO, critère de jugement principal), Advanced Oxydized Protein Product (AOPP), glutathion réduit et oxydé (GSH/GSSG), et du fer libre NTBI) ont été réalisées avant et après la perfusion de 100mg de complexe hydroxyde ferrique–saccharose (F) chez des pts et des vol. Les variations de l’aire sous la courbe de ces marqueurs entre T0 et H6 (ΔASC0-6) ont été comparées par test de wilcoxon. Le calcul d’effectif, n’était pas possible (étude de preuve de concept), n=40/groupe semblait suffisant. Les données sont exprimées en n(%), moy±ET ou médiane[min–max]. La significativité a été fixée à p<0,05.
Résultats |
Sur les 40 pts inclus, 38 étaient analysables (25(66 %) hommes, 67,9[19–85] ans, 38(100 %) ventilé, IGSII 48,5[21–80], Hb 8,4[6,6–11,8] g/dl) et 39 sur 40 vol (18(46 %) hommes, 42,1[21–78] ans, Hb 13,9[11,9–17,2] g/dl). A T0, la [8ISO] était plus élevée chez les patients, mais le ΔASC0-6h n’était pas différent (p=0,38). Seul le ΔASC0-6h (GSH) était plus bas chez les volontaires (p=0,009). Le tableau résume l’ensemble des dosages (Tableau 1). Huit patients ont eu une 2nde cinétique (après une 4e injection de fer), aucune différence n’a été retrouvée (tests appariés) avec la première sur les différents marqueurs.
Discussion |
Nous n’avons pas mis en évidence d’augmentation d’oxydation des lipides (8ISO) ou des protéines (AOPP) plasmatiques chez les patients par rapport aux volontaires après perfusion de fer. Au contraire, les volontaires ont une plus grande consommation de leurs défenses anti-oxydantes (baisse GSH). Ceci est en accord avec les données animales. Le fer ne semble donc pas plus toxique chez les patients de réa, mais une confirmation sur des données cliniques est nécessaire.
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Vol 33 - N° S2
P. A306 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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