Cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit et grossesse : étude rétrospective - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène (CVDA) est une cause fréquente de mort subite du sujet jeune. D’origine génétique, cette cardiopathie est sous diagnostiquée avec une prévalence estimée à 1/5000. Elle pose le problème de sa tolérance et de son évolution au cours de la grossesse. Elle est classée WHO II-III selon sa gravité.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective, monocentrique (CHRU de Lille) et descriptive de 2001 à 2012. Ensemble des grossesses et des patientes accouchées et suivies au CHRU de Lille sur la période. Recueil des patientes issues des RUM et codage CIM10 correspondant à une CVDA. Exploitation du logiciel Diane pour les données anesthésiques. 59 267 accouchements sur la période.
Résultats |
Six grossesses de singleton (chez 4 patientes) ont été incluses correspondant à 1 cas pour 10 000 grossesses. L’âge maternel médian lors de la grossesse était de 31ans {29–34}, le poids avant grossesse de 67kg {55–80} et de 77,5kg {68–102} en fin de grossesse. Une patiente présentait un tabagisme actif durant ses 2 grossesses suivies à la maternité. Aucune patiente n’a bénéficié de consultation préconceptionnelle. En moyenne 9ans séparaient le diagnostic de CVDA de la première grossesse. Une n’observait pas de suivi cardiologique régulier. Une patiente a présenté un trouble du rythme ventriculaire durant sa grossesse, résolutif sous antiarythmiques (beta-). Une a présenté une poussée d’insuffisance cardiaque dans le post partum tardif (9 mois). Cinq accouchements, patientes classées WHO II, ont eu lieu par voie basse sous analgésie péridurale, doses tests et d’inductions par Lidocaine non Adrénaliné, sans complication rythmique ou hémodynamique dans le péripartum. Une patiente, plus sévère ayant une altération de la fonction contractile biventriculaire avant la grossesse avec défibrillateur implantable, la classant WHO III, a nécessité un suivi spécifique, cardiologique, anesthésique et obstétrical. Une césarienne programmée a été réalisée sous péri-rachianesthésie combinée et monitorage hémodynamique invasif, sans complication. Une décompensation cardiaque s’est produite à un mois et demi post-partum, résolutive après majoration des IEC. Aucun décès n’est survenu au cours de ces grossesses.
Discussion |
Notre étude retrouve, comme dans la littérature [1 , 2 ], une bonne tolérance de la grossesse, malgré une morbidité non négligeable. Le maintien des antiarythmiques et en particulier des bêtabloquants, semble permettre une bonne tolérance des modifications physiologiques liées à la grossesse. La prise en charge anesthésique repose sur une analgésie péridurale avec induction fractionnée et anesthésiques locaux sans adjuvants adrénalines. Pour la césarienne la périrachi-combinée semble être un le compromis idéal. Le monitorage invasif peut s’avérer nécessaire. Le suivi multidisciplinaire est la règle.
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Vol 33 - N° S2
P. A3 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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