Évaluation d’un protocole simplifié de prise en charge des phacoémulsifications sous anesthésie topique sans médecin anesthésiste - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La chirurgie pour cataracte représente un important volume d’activité à l’hôpital. Le contexte actuel de pénurie de médecin anesthésiste réanimateur (AR) pousse à redistribuer les praticiens vers les secteurs où ils sont vraiment nécessaires. Les phacoémulsifications sous anesthésie topique (PAT) se pratiquent déjà dans de nombreux centres sans la présence d’AR. L’objectif de cette étude est d’évaluer la sécurité de prise en charge de ce type d’intervention sans présence permanente d’AR, ainsi que le confort et la satisfaction des patients concernés.
Matériel et méthodes |
Cette étude a porté sur 200 patients ayant donné leur consentement éclairé. Cent interventions consécutives ont été réalisées sans surveillance anesthésique. Il n’y avait pas de consultation pré-anesthésique, la surveillance était assurée par une infirmière diplômée d’état sous la responsabilité du chirurgien et administrant les drogues nécessaires (sédation par nalbuphine, contrôle tensionnel par nicardipine, atropine si besoin) dans le cadre de protocoles écrits en accord avec l’équipe d’AR. Si nécessaire un AR pouvait être mobilisé en urgence. Ce groupe de patients a été comparé à un groupe de 100 autres patients nécessitant une PAT, pris en charge par un AR, réalisant une sédation à base de midazolam et de sufentanil. Le critère principal étudié était l’existence d’une complication nécessitant l’intervention d’un AR (complication grave, conversion en AG, hypertension artérielle (HTA) ou bradycardie rebelle, désaturation profonde, agitation non contrôlée). Était également recueillie l’incidence des épisodes d’HTA, de bradycardie et de désaturation. La satisfaction, la douleur et l’anxiété peropératoire ont également été évaluées par un questionnaire chez 100 patients consécutifs ayant bénéficié du protocole sans AR.
Résultats |
L’âge moyen était de 76±9ans dans le premier groupe et de 75±9ans dans le deuxième. Sur les 200 interventions, il n’y a eu aucune complication majeure, et aucune nécessité de recours à un AR dans le groupe sans AR. Il n’y avait pas de différences en termes d’épisodes d’HTA (34 épisodes dans chaque groupe) ni de bradycardie (1 dans chaque groupe). Il n’y a pas eu de désaturation ni d’agitation non contrôlée. Les patients étaient satisfaits du protocole étudié (score de 9,6±0,8 sur 10), la douleur peropératoire (score de 0,9±1,6 sur 10) et l’anxiété peropératoire (score 1,5±2,3 sur 10) étaient bien contrôlées dans le groupe sans AR.
Discussion |
Nos résultats sont cohérents avec ceux de la littérature. Zakrzewski [1 ] et al. retrouvent, dans un protocole similaire sans AR, aucune complication grave et dans 0,91 % des cas la nécessité de recours à un AR (sur 15 440 interventions). La prise en charge des PAT sans AR semble donc sûre et satisfaisante pour le patient. Elle semble également nécessaire pour pouvoir continuer de répondre efficacement à la demande de soins.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° S2
P. A287 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?