Intérêts de l’hypnose lors de la réalisation d’un bloc fémoral échoguidé en préopératoire d’une prothèse totale de genou - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’utilisation de l’hypnose chez le patient chirurgical s’accompagne de nombreux bénéfices cliniques [1 ]. Dans notre pratique, en période pré-opératoire, nous mettons en place un cathéter périnerveux fémoral avant chirurgie prothétique du genou. Le but de ce travail est d’étudier, tout au long de la période péri-opératoire, l’intérêt de l’hypnose utilisée lors de cette pratique d’anesthésie loco-régionale (ALR).
Matériel et méthodes |
Étude prospective en simple aveugle comprenant deux groupes de 20 patients : un groupe hypnose et un groupe témoin. La veille de l’intervention, lors de la visite préopératoire, il était procédé à un recueil de données et du consentement des patients. Ces derniers étaient tous opérés par le même orthopédiste d’une chirurgie de prothèse totale de genou pratiquée sous anesthésie générale. En préopératoire immédiat, ils bénéficiaient de la pose échoguidée d’un cathéter périnerveux fémoral (PolyplexC 90K) sans neurostimulation associée. Après randomisation, les patients étaient séparés en deux groupes. Dans le groupe hypnose, l’ALR était réalisée en utilisant conjointement une hypnose formelle ou conversationnelle. Dans le groupe témoin, l’ALR était pratiquée sans technique d’hypnose associée. Les paramètres étudiés étaient : (1) les critères anthropométriques et démographiques (âge, poids, sexe) ; (2) le niveau d’anxiété par échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale [2 ]) la veille (j-1) et le lendemain de l’intervention (j+1) et par échelle numérique en post ALR et en SSPI ; (3) la douleur par échelle visuelle analogique (EVA) à j-1, en post ALR, en SSPI et à j+1 ; (4) l’utilisation de morphiniques en complément d’analgésie en SSPI et à j+1 ;(5) la satisfaction par échelle numérique (10 signifiant une satisfaction maximale) en post ALR, en SSPI et à j+1. L’analyse statistique des résultats était réalisée par tests de Mann-Whitney et du Chi2.
Résultats |
Il n’y a pas de différence entre les deux groupes de 20 patients selon les critères démographiques et anthropométriques. On ne note pas de différence significative du niveau d’anxiété entre les deux groupes. La douleur de l’ALR, évaluée par l’EVA, est moins importante dans le groupe hypnose mais de manière non significative (1,1 vs 2,6 p<0,07). La douleur post-opératoire est réduite en SSPI dans le groupe hypnose mais de manière non significative (2,7 vs 4,6 p<0,07). Il n’existe pas de différence de score EVA à j+1 entre les deux groupes. L’utilisation d’analgésie complémentaire par morphinique est significativement moindre dans le groupe hypnose en SSPI (3 vs 9 patients p<0,04) et non significative entre les deux groupes à j+1. Les patients du groupe hypnose sont significativement plus satisfaits à tous les stades de l’étude : en post ALR (9,8 vs 8,4 p<0,001), en SSPI (8,9 vs 6,8 p<0,02) et à j+1 (9,4 vs 8,1 p<0,01).
Discussion |
Cette étude confirme que l’hypnose permet d’obtenir une meilleure prise en charge du patient. En effet, la satisfaction est supérieure tout au long de la prise en charge et l’utilisation de morphinique est réduite en SSPI. La taille réduite des groupes n’a probablement pas permis de retrouver un bénéfice significatif de l’hypnose sur les scores d’analgésie mais les résultats vont dans ce sens. Dans notre étude, l’anxiété périopératoire n’est pas modifiée par l’hypnose mais l’échelle HAD n’est peut être pas adaptée à ce contexte aigu péri-opératoire.
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Vol 33 - N° S2
P. A283-A284 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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