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Pratique de l’analgésie postopératoire au Maghreb - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.471 
B. Hmamouchi 1, , N. Kanjaa 2, H. Barrou 2, M. Daghfous 3, I. Cherfy 4
1 Anesthésie réanimation, Chu Ibn Rochd, Casablanca 
2 Anesthésie réanimation, SMAR, Casablanca, Maroc 
3 Anesthésie réanimation, STAAR, Tunis, Tunisie 
4 Anesthésie réanimation, SAARSU, Alger, Algérie 

Auteur correspondsant.

Résumé

Introduction

La douleur postopératoire (DPO) dans notre pays reste sous-estimée, sous-évaluée et mal traitée [1]. Le but de ce travail est d’évaluer à l’échelle maghrébine, la qualité la de prise en charge de la DPO afin d’élaborer un référentiel maghrébin en analgésie postopératoire (APO).

Matériel et méthodes

Étude prospective descriptive de janvier à décembre 2012, réalisée au sein des différentes structures hospitalières du Maroc, d’Algérie et Tunisie .Un questionnaire a été rempli et a concerné : modalités pratiques de l’APO,évaluation,traitement,matériel et produits disponibles, qualité de formation et d’organisation, ainsi que les obstacles à une bonne prise en charge.

Résultats

Cent cinquante questionnaires étaient recueillis au Maroc, 114 en Algérie et 200 en Tunisie. La majorité des médecins interrogés étaient des anesthésistes (76 % pour le Maroc vs72 % pour l’Algérie). La prescription de l’APO était réalisée par un médecin anesthésiste (70 % au Maroc vs 63 % en Algérie, suivi des chirurgiens). Aucun médecin ni infirmier n’a été recensé en Algérie, contrairement au Maroc(médecins 6 % et infirmiers1 %). En Tunisie, la DPO jugée modérée à sévère a été retrouvée chez 93,6 % des patients opérés et l’APO était jugée efficace dans 79,2 %. L’évaluation était régulière dans 24 % au Maroc vs 8 % en Algérie et occasionnelle dans 70 % au Maroc vs 35 % en Algérie. La titration de morphine était réalisée en SSPI (90 % au Maroc vs 28 % en Algérie). La PCA n’a été utilisé que rarement (1 % au Maroc vs 3 % en Algérie). La morphine était utilisée par toutes les institutions tunisiennes vs 85 % au Maroc et 84 % en Algérie. L’analgésie péridurale a été fréquemment utilisée en Tunisie (34 %), vs18 % au Maroc et 7 % en Algérie. Le recours aux cathéters périnerveux était plus utilisé en Tunisie (41 %) vs 14 % au Maroc et 10 % en Algérie. La rachianalgésie et les blocs de paroi étaient moins pratiqués : 11 % et 6 % en Algérie vs 4 % et 10 % au Maroc. Le cathéter péridural et le neurostimulateur constituaient le matériel le plus demandé au Maroc et en Algérie : 80 % et 61 % vs 83 % et 32 %, tandis que pour la Tunisie, la PCA était plus requise. L’existence de protocoles écrits était notée plus en Tunisie(52 %) vs 12 % au Maroc et 8 % en Algérie. Les unité d’APO était observée au Maroc (6 %) et en Algérie (5 %). La gestion des effets secondaires au Maroc était assurée par un anesthésiste (66 %) par un infirmier en Algérie (63 %). Les obstacles à une bonne prise en charge de la DPO étaient : absence d’organisation(84 % au Maroc,70 % en Tunisie et 65 % en Algérie), la charge de travail (80 % au Maroc,40 % en Tunisie et 52 % en Algérie), une formation insuffisante (Tunisie et Algérie surtout :60 % et 70 % vs 10 % seulement au Maroc) et le manque de moyens (48 % au Maroc, 20 % en Tunisie et 48 % en Algérie).

Discussion

On note une insuffisance flagrante dans la prise en charge de la douleur. L’analgésie instaurée est inadéquate par manque de formation, de produits ou de surveillance postopératoire ainsi que l’absence d’organisation. Cet état des lieux était à la base de la rédaction, validation puis diffusion d’un référentiel maghrébin. L’instauration d’une législation concernant le droit du patient à une bonne analgésie est le seul moyen pour améliorer cet état des lieux.

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Vol 33 - N° S2

P. A279 - septembre 2014 Retour au numéro
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