Gestion probabiliste des anti-infectieux dans les infections de prothèses vasculaires - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les infections de prothèses vasculaires (IPV) sont des complications rares (1–6 %) mais graves en chirurgie vasculaire [1 ]. Elles sont grevées d’une mortalité élevée (17–40 %) et de morbidités lourdes [2 ]. L’anesthésiste-réanimateur est souvent amené à entreprendre en période périopératoire un traitement anti-infectieux probabiliste face à des manifestations septiques graves ; les examens microbiologiques préopératoires sont souvent absents ou non contributifs. À l’heure actuelle, il n’y a pas de recommandation sur le traitement anti-infectieux probabiliste dans le cas des IPV. Notre objectif était, au travers d’une analyse des données bactériologiques de ces patients, d’établir un protocole anti-infectieux probabiliste adapté.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective à partir d’une base de données de patients ayant bénéficié d’une dépose de dispositif vasculaire infecté dans le service de chirurgie vasculaire du CHU de Bordeaux entre février 2008 et janvier 2014. Nous avons systématiquement recueilli et analysé les antibiogrammes des bactéries identifiées afin d’identifier la meilleure stratégie anti-infectieuse probabiliste.
Résultats |
Parmi 118 prélèvements obtenus chez 102 patients 135 antibiogrammes ont été recensés. Trente prélèvements étaient négatifs. Nous avons séparé deux groupes d’IPV, les « Aortiques » étaient définies par la présence d’au moins une anastomose aortique les autres dites IPV étaient définies comme « Périphériques ». Dans les infections aortiques, nous avons isolé autant de bactéries Gram négatif (BGN) que de cocci Gram positif (CGP) (respectivement 37 et 34). Parmi ces BGN, seulement 32 % étaient sensibles à l’association amoxicilline-acide clavulanique. Tandis que dans les IPV périphériques, nous avons retrouvé une majorité de CGP (66 %) avec une forte proportion de staphylocoques méthicillino-résistants (52 %). Parmi les levures retrouvées, 95,4 % (21/22) ont été isolées dans des IPV aortiques dans le cadre de fistules prothéto-digestives. Dans 50 % des cas de fistules prothéto-digestives, on retrouvait des levures. Les sensibilités aux différents anti-infectieux sont représentées dans le Tableau 1.
Discussion |
L’association TZP/vancomycine ou TZP/linézolide aurait permis de couvrir 93 % des bactéries incriminées dans nos IPV périphériques. L’utilisation d’un carbapénème associé à la vancomycine ou au linézolide aurait permis de cibler plus de 99 % des bactéries incriminées dans les IPV aortiques. Par ailleurs, nous préconisons un antifongique en cas de fistule prothéto-digestive.
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Vol 33 - N° S2
P. A271-A272 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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