Prévalence du « burnout » chez les soignants de réanimation au CHU d’Amiens - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’épuisement professionnel (EP) ou « burnout » est caractérisé par l’apparition de troubles somatiques, psychiques et comportementaux chez des soignants en bonne santé psychique auparavant. Il est associé à l’absentéisme au travail, aux erreurs médicales et aux idées suicidaires [1 ]. Le but de ce travail est de déterminer la prévalence et les facteurs associés à l’EP chez les soignants de réanimation du CHU d’Amiens.
Matériel et méthodes |
L’enquête a été menée à l’aide d’un questionnaire anonyme distribué au personnel soignant de 3 services de réanimation universitaires. Le niveau d’épuisement a été évalué par les 3 dimensions de l’échelle « Maslach Burnout Inventory » [2 ] (score d’épuisement émotionnel supérieur à 30, de dépersonnalisation supérieur à 12 et d’accomplissement personnel inférieur à 33). L’EP est défini comme « élevé » lorsque les 3 dimensions sont atteintes, « modéré » lorsque 2 seulement sont atteintes. Le groupe de soignants présentant un EP a été comparé au groupe n’en présentant pas. Une analyse multivariée en régression logistique a été réalisée pour déterminer les facteurs associés à l’EP.
Résultats |
Nous avons analysé 122 questionnaires : 12 répondants étaient médecins, 78 infirmiers et 32 aide-soignants, avec un taux de participation globale de 69 %. Un syndrome d’EP est retrouvé chez 60 soignants (49 %). Un niveau « élevé » d’EP est retrouvé chez 6,6 % du personnel soignant. Un EP « modéré » est retrouvé chez 33 % des médecins, 11,5 % des infirmiers et 12,5 % des aide-soignants. Parmi les soignants présentant un EP, on note plus de symptômes dépressifs (29 % vs. 13 %, p=0,034), une impression de manque de respect des temps de pause (37 % vs. 25 %, p=0,012), un niveau inférieur de bien-être estimé (4,6/10 vs. 6/10, p=0,002). Les facteurs indépendants associés à l’EP sont les mauvaises relations avec la hiérarchie supérieure (OR 2,571 ; IC95 % 1,152–5,740, p=0,021) et la volonté de changer de profession (OR 2,577 ; IC95 % 1,172–5,668, p=0,019). La pratique d’une activité régulière de loisir pourrait être un facteur protecteur (OR 0,372 ; IC95 % 0,138–1,003, p=0,051).
Discussion |
L’EP est fréquent et touche l’ensemble du personnel soignant de réanimation. Il mène au désir de changer de profession et semble lié à de mauvaises relations hiérachiques. L’aménagement d’activités extraprofessionnelles pourrait être une piste de prévention.
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Vol 33 - N° S2
P. A265-A266 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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