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Analyse des fluctuations journalières de l’index bispectral (BIS) chez des traumatisés crâniens graves en phase d’éveil - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.051 
V. Cottenceau, M. Lamarque , F. Masson, L. Petit, D. André, C. Pinaquy, A. Leger, J.-F. Cochard, F. Sztark
 Service d’anesthésie-Réanimation 1, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Chez des traumatisés crâniens graves ne répondant pas aux ordres simples en phase d’éveil (TCGNR), il existe une altération de l’activité électrique cérébrale détectable par une baisse de l’index bispectral (BIS) (version simplifiée spectrale de l’électroencéphalogramme). La prédiction du devenir de ces patients reste très difficile même si la question est cruciale. Le BIS pourrait permettre de discriminer le niveau de conscience chez ces patients en plusieurs groupes (végétatif ou décès [VS] ; état de conscience minimale [ECM] ; bonne évolution [BE]) [1]. Cependant, les analyses ont été faites sur des périodes probablement trop courtes (environ 30minutes) pour refléter les fluctuations de l’éveil de ces patients au cours du nycthémère. Notre objectif principal était d’évaluer l’existence de fluctuations journalières du BIS et de vérifier si elles correspondaient à des cycles veille-sommeil chez les TCGNR. Notre objectif secondaire était d’analyser le BIS moyen quotidien de ces patients et de le comparer à leur devenir (groupes d’évolution : VS/ECM/BE).

Matériel et méthodes

Étude prospective monocentrique chez les TCGNR qui ne recevaient plus de sédation depuis au moins 7jours. Une étude prospective monocentrique chez les TCGNR qui ne recevaient plus de sédation depuis au moins 7jours. Une analyse du BIS avec extraction informatique des données était réalisée minute par minute sur une période de 24h. Chaque période de BIS moyen inférieur à 50 sur 10minutes était considérée comme une période de sommeil [2]. Les périodes ainsi définies étaient représentées sous forme de graphique en bâton sur l’ensemble de 24h pour chaque patient. Une analyse du BIS médian de la journée était réalisée pour chaque patient et groupe d’évolution. Une comparaison était effectuée entre les différents groupes de patients par ANOVA sur les médianes et les quartiles 25 de chaque patient avec comparaison post-hoc par la méthode de Holm.

Résultats

Nous avons inclus dans cette étude préliminaire 10 patients. Les représentations graphiques montrent que tous les patients avaient des périodes où le BIS médian était inférieur à 50. Pour 6 patients, ces périodes étaient peu nombreuses (inférieures à 3/24h) et réparties dans la journée. Les 4 autres patients avaient de très nombreuses périodes où le BIS restait très bas. Ces 4 patients ont tous eu une très mauvaise évolution (groupe VS). Les BIS médians [interquartiles 25–75] en fonction des groupes étaient de 72 [63–88] pour les groupes BE, de 74 [66–89] pour le groupe ECM et de 49 [40–63] pour le groupe VS. Il existait une différence significative (p<0,01) entre les groupes VS et ECM et VS et BE (Fig. 1).

Discussion

Cette étude préliminaire montre que les TCGNR ont des variations de BIS pouvant correspondre à des cycles veille-sommeil. L’analyse du BIS pourrait avoir un intérêt pour déterminer la meilleur période d’évaluation clinique neurologique de ces patients (éveil maximal) et ainsi éviter les moments de moindre éveil (périodes de sommeil). Le BIS médian de la journée lorsqu’il est très bas une semaine après l’arrêt de la sédation semble un facteur pronostique très péjoratif chez le TCGNR. Ces données sont en accord avec la littérature [1, 3] et peuvent refléter une électrogénèse cérébrale plus pauvre chez les patients cérébrolésés les plus graves.

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Vol 33 - N° S2

P. A25-A26 - septembre 2014 Retour au numéro
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  • Couplage neurovasculaire et production d’H2O2 lié aux « cortical spreading depolarization » après un traumatisme crânien expérimental sévère chez le rat
  • B. Balanca, S. Marinesco, A. Meiller, T. Lieutaud
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  • Création et évaluation d’un score de prédiction du risque d’aggravation secondaire des contusions cérébrales dès le bilan initial des traumatisés sévères
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