Évaluation du monitorage de la fréquence respiratoire par méthode acoustique non invasive dans le cadre d’une intoxication médicamenteuse volontaire ou éthylique aux urgences - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les intoxications médicamenteuses volontaires ou éthyliques sont un motif fréquent d’hospitalisation dans un service d’urgences. La dépression respiratoire est l’une des principales complications observées dans les heures suivant l’admission pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Le diagnostic précoce de celle-ci est donc fondamental et repose sur un monitorage continu de la SpO2 et de la fréquence respiratoire (FR). Cette étude a pour objectif de comparer la performance de la mesure de la FR par méthode acoustique (nouvelle méthode de monitorage) ou par impédance métrie thoracique (méthode habituellement utilisée dans cette indication), en utilisant la capnométrie comme méthode de référence, chez des patients hospitalisés aux urgences dans le cadre d’une intoxication médicamenteuse volontaire ou éthylique.
Matériel et méthodes |
Trente patients âgés de 18ans ou plus, hospitalisés dans un service des urgences pour intoxication médicamenteuse volontaire ou éthylique et ne présentant pas de contre-indication à l’application d’un masque facial et/ou d’un capteur acoustique au niveau cervical ont été inclus. Ils ont bénéficié d’un enregistrement simultané, toutes les secondes, de la FR par méthode acoustique (RRa®, Masimo Corp., Irvine, CA, États-Unis), par impédancemétrie (Philips Intellivue® MP2, Suresnes, France) et par capnométrie (Capnostream® 20, Oridion, Jerusalem, Israël) au moyen d’un masque facial (Capnomask®, Mediplus Ltd., Raleigh, NC, États-Unis) pour une durée comprise entre 40 et 60minutes.
Résultats |
Sur les 86 578 triplets recueillis, seuls 77 155 (89,1 %) ont été exploitables (7680 exclusions liées à la capnométrie, 1118 au capteur acoustique et 625 à l’impédancemétrie). Comparé à la capnométrie, le biais et les limites d’agrément ajustés étaient de 0,1±3,8cycles par minute (cpm) pour la méthode acoustique et de 0,3±5,5cpm pour l’impédancemétrie. Les proportions de valeurs de FR recueillies par méthode acoustique ou par impédance métrie différant de plus de 10 % ou 20 % pendant plus de 15sec par rapport à la capnométrie étaient respectivement de 8,3 % vs 14,3 %, et de 1,5 % vs 3,8 % (p<0,0001). Un repositionnement du capteur acoustique a été nécessaire chez 3 patients en raison soit d’un état d’agitation (2 patients) soit d’un problème d’adhérence du capteur (1 patient). Le Capnomask® a été mobilisé à plusieurs reprises chez 11 patients, nécessitant des repositionnements itératifs et occasionnant des interruptions répétées du recueil des données.
Discussion |
La surveillance continue de la FR par méthode acoustique chez les patients hospitalisés aux urgences pour intoxication médicamenteuse volontaire ou éthylique apparaît comme une technique plus précise que l’impédancemétrie. Sa meilleure tolérance par rapport à la capnométrie à l’aide d’un masque facial en fait une alternative intéressante pour la remplacer.
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Vol 33 - N° S2
P. A249 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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