Caractéristiques clinico-épidémiologiques des infections à Acinetobacter baumannii en réanimation - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Acinetobacter baumannii (AB) est un coccobacille à Gram négatif, commensal de la peau et notamment de ses régions humides et du tube digestif, qui peut être responsable d’infections nosocomiales sévères malgré sa faible virulence, en particulier dans les unités de réanimation et de soins intensifs et chez les patients immunodéprimés. L’objectif de notre étude était de caractériser et de déterminer le profil bactériologique des infections à AB dans une unité de réanimation.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective effectuée dans une unité de réanimation médico-chirurgicale tunisienne de 18 lits, s’étendant sur une période d’une année du 1er janvier 2012 jusqu’au 31 décembre 2012. Les dossiers inclus étaient ceux des patients chez qui au moins un prélèvement bactériologique à AB correspondant à un épisode infectieux a été identifié. L’étude de la sensibilité aux antibiotiques a été réalisée selon les recommandations du « CA-SFM » [1 ]. L’analyse statistique a consisté en un calcul de paramètres simples utilisant le logiciel de statistique SPSS 20.0.
Résultats |
Dans notre unité de réanimation, AB était le germe le plus isolé, avec 93 isolats sur un total de 431 correspondant à un taux de 21,6 % de tous les isolats bactériologiques. Soixante-dix isolats étaient en rapport avec une infection sur un total de 326 correspondant à un taux de 21,5 %, recensés chez 43 patients (Tableau 1). L’âge moyen des patients était de 50,84±17,83 avec une nette prédominance masculine (69,8 %). Dans 60,5 % des cas, le motif d’admission était médical. Vingt-trois patients (54,3 %) ont étés transférés soit d’un hôpital public soit d’une clinique privée. Le délai moyen de diagnostic d’une infection à AB était de 14,79±20,79jours. La mortalité était de 58,1 % (n=25). Les souches isolées étaient résistantes dans 100 % des cas à la ceftazidime et à l’imipénème, dans 91 % à la gentamicine, dans 84 % à la tobramycine, et dans 88,1 % à l’amikacine. Les souches testées étaient sensibles dans 51,8 % des cas à la rifampicine et dans 53,7 % à la tigécycline. Une seule souche résistante à la colimycine a été isolée (Fig. 1).
Discussion |
L’incidence des infections AB a considérablement augmenté durant les dernières années en particulier dans les services à haut risque (unité des soins intensifs). Les taux des résistances de AB étaient élevés, parfois alarmants pour certaines molécules surtout en comparant les résultats de cette étude aux données nationales, telle que l’imipénème (51,4 % en 2010) [2 ], soulignant la difficulté du traitement des infections à ce germe en raison de la multirésistance de cette espèce bactérienne et le terrain sur lequel elles surviennent.
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Vol 33 - N° S2
P. A223-A224 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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