Évaluation prospective comparative de faisabilité de la chirurgie ambulatoire dans les reconstructions du ligament croisé antérieur du genou. Symptômes d’inconfort postopératoire - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les bénéfices de la chirurgie ambulatoire pour le patient sont prouvés en termes de satisfaction et de limitation de l’exposition aux infections nosocomiales [1 ]. Une étude récente a montré la faisabilité d’une hospitalisation courte d’1 jour dans les reconstructions du ligament croisé antérieur (LCA) [2 ]. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer la faisabilité de la chirurgie ambulatoire dans les reconstructions du LCA. L’objectif secondaire était d’évaluer la fréquence de survenue des symptômes d’inconfort postopératoire.
Matériel et méthodes |
Une étude prospective comparative non randomisée mono-opérateur menée en 2012-2013 a inclus l’ensemble des patients opérés en première intention pour une reconstruction arthroscopique du LCA par greffe courte aux ischio-jambiers. Le groupe « ambulatoire (A) » comprenait les patients éligibles à la chirurgie ambulatoire et consentants, le groupe « hospitalisation conventionnelle (HC) » les patients récusés pour la chirurgie ambulatoire et ceux l’ayant refusé. Un chemin clinique détaillé a été élaboré. Le protocole anesthésique a été standardisé. Le protocole antalgique postopératoire comprenait des antalgiques de palier I ou II et, pour les patients hospitalisés, de la morphine à la demande. Le critère de jugement principal était l’échec du mode d’admission défini par l’hospitalisation d’un patient opéré en ambulatoire ou sa ré-hospitalisation dans la première semaine après la sortie. Les critères de jugement secondaires étaient la survenue de J0 à J3 d’au moins 1 symptôme d’inconfort postopératoire (anxiété, nausée et vomissements, malaise, vertige et douleur au ventre), les difficultés d’endormissement lors de la première nuit postopératoire (oui/non), la douleur postopératoire et la consommation d’antalgiques.
Résultats |
Cent trente-huit patients ont été inclus, 71A/67HC, 42 femmes/96 hommes, âge moyen 29,6±9ans. Le refus de la chirurgie ambulatoire était la cause la plus fréquente d’inclusion dans le groupe HC 29/67 (43,3 %) mais avec une baisse significative de ce taux au fur et à mesure de l’avancement de l’étude (p=0,0001). Un patient A a été hospitalisé suite à un saignement localisé et aucune ré-hospitalisation n’est survenue. Nous avons noté 10 hématomes diffus sans hémarthrose (5A/5HC), 1 saignement dans le pansement (A) et 1 phlébite (HC). La proportion de patients du groupe A ayant présenté au moins 1 symptôme indésirable était plus faible mais pas significativement (37,7 % vs 41,4 %, p=0,67). Les patients du groupe A ont eu significativement plus de difficultés à s’endormir la première nuit (69,6 % vs 51,7 %, p=0,04). Aucune autre différence significative n’a été retrouvée pour les différents symptômes. La douleur postopératoire moyenne J0-J4 et la satisfaction étaient comparables entre les deux groupes. Le soir de l’intervention, 57,1 % patients HC ont eu recours à la morphine alors que les patients A ont eu significativement plus recours au paracétamol-codéine (p=0,0001) (Fig. 1).
Discussion |
Cette première étude prospective française évaluant la sécurité de la chirurgie ambulatoire dans la reconstruction du LCA, n’a relevé aucun événement grave. Dans une population sélectionnée, les risques sont comparables à ceux d’une hospitalisation conventionnelle. Les patients opérés pour une reconstruction du LCA en ambulatoire ont significativement plus de difficultés à s’endormir la première nuit mais n’ont pas plus de symptômes d’inconfort postopératoire que les patients admis en hospitalisation conventionnelle.
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Vol 33 - N° S2
P. A183-A184 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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