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Cinétique du taux plasmatique d’urotensine II chez des patients en choc septique - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.300 
T. Clavier 1, 2, , L. Desrues 1, A. Cerdan 2, M. El Amki 1, E. Besnier 1, 2, F. Tamion 3, B. Dureuil 2, B. Veber 2, V. Compère 1, 2, H. Castel 1
1 Inserm U982, Laboratoire de Différenciation Neuronale et Neuroendocrine, Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan 
2 Département d’Anesthésie-réanimation, Pôle Réanimations-Anesthésie-SAMU, CHU de Rouen 
3 Service de Réanimation médicale, Pôle Réanimations-Anesthésie-SAMU, Rouen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’urotensine II (UII) est un neuropeptide possédant des effets vasoconstricteurs et pro-inflammatoires [1]. Dans un modèle pré-clinique, il a été montré qu’un ligand antagoniste du récepteur de l’UII diminue la réponse pro-inflammatoire et améliore la survie des animaux au cours d’une insuffisance hépatique aiguë [2]. Ces données suggèrent que l’UII participe aux mécanismes physiopathologiques de l’inflammation. L’objectif de ce travail était d’évaluer la cinétique des niveaux d’UII plasmatique chez des patients en choc septique.

Matériel et méthodes

Étude pilote prospective observationnelle menée chez des patients en choc septique admis en réanimation chirurgicale ou médicale au CHU de Rouen. Protocole accepté par le CPP Nord-Ouest. Consentement éclairé des patients (ou leur famille). Prélèvement sanguin quotidien entre 8h et 9h de J0 à J5 d’hospitalisation, pour dosage radio-immunologique (DRI) de l’UII. Exclusion des échantillons avec un niveau inférieur au niveau de détection par DRI. Recueil des données cliniques et biologiques. Les résultats sont présentés sous forme de médiane [1er–3e interquartile] et analysés par des tests non-paramétriques (Mann–Whitney, Spearman et Kruskal–Wallis).

Résultats

Inclusion de 19 patients. L’âge médian était de 65 [57–67] ans, le sex-ratio de 2,8 (14 H/5F), l’IGS II de 52 [40–70] et le taux de survie de 78,9 %. La médiane des niveaux d’UII était de 4,3 [0,78–16,2] pg/mL à J0, 3,9 [2–12,7] pg/mL à J1, 2,8 [0,7–7,8] pg/mL à J2, 4,1 [2,4–6,3] pg/mL à J3, 4,5 [3,6–7,6] pg/mL à J4 et 3,2 [0,8–12,5] pg/mL à J5 (pas de différence significative entre les jours ; Fig. 1). Le taux d’UII était significativement inférieur les jours où les patients bénéficiaient d’un traitement pas hémisuccinate d’hydrocortisone (HSHC) en comparaison des jours sans HSHC (2,9 [0,6–6,1] pg/mL vs. 5,6 [2,5–12,4] pg/mL ; p<0,05) et ceux où les patients étaient sédatés en comparaison des jours sans sédation (2,7 [0,8–5,2] pg/mL vs. 7,1 [4,1–14,1] pg/mL, p<0,0001) Aucune corrélation n’était retrouvée avec la dose quotidienne de noradrénaline, l’IGS II, la survie, le taux de procalcitonine, les fonctions rénale et hépatique ou le taux de lactates (Fig. 1)

Discussion

Le taux plasmatique d’UII ne semble pas corrélé à la morbi-mortalité liée au choc septique et sa distribution est très hétérogène au sein de notre population. Notre étude ne permet pas de déterminer un lien de causalité mais les effets anti-inflammatoires des corticoïdes pourraient expliquer le niveau d’UII plus faible les jours de traitement par HSHC. Il a été montré in vitro que le midazolam inhibait la sécrétion d’UII induite par la noradrénaline, suggérant que les niveaux libérés d’UII pourraient en partie être contrôlés par les benzodiazépines [3]. Nous poursuivons l’inclusion de patients en choc septique et allons débuter le dosage chez des volontaires sains pour préciser le lien entre UII et inflammation infectieuse. De plus, nous allons explorer la relation entre sédation et système urotensinergique dans un modèle animal de sepsis.

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Vol 33 - N° S2

P. A178-A179 - septembre 2014 Retour au numéro
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