Administration préopératoire de gabapentine et douleurs résiduelles après chirurgie thyroïdienne : une étude randomisée double aveugle contre placebo - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’administration de gabapentine en prémédication a prouvé son efficacité dans la prise en charge de la douleur aiguë postopératoire par son action anti-hyperalgésique. Peu d’études ont été réalisées avec pour objectif primaire la prévention de la douleur chronique. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’intérêt de la gabapentine en prémédication sur la survenue de douleurs chroniques après chirurgie thyroïdienne.
Matériel et méthodes |
Après accord du CPP Nord Ouest, 90 patients ont été inclus entre avril 2012 et janvier 2013 dans une étude randomisée en double aveugle contre placebo réalisée dans le service de chirurgie endocrinienne du CHRU de Lille. Les patients recevaient 2heures avant le début de l’intervention 1200mg de gabapentine (G) ou un placebo (P). L’anesthésie générale était standardisée. À 3 et 6 mois, les patients étaient contactés par courrier avec évaluation de la douleur chronique par le score de douleur neuropathique (DN2), une échelle numérique (0 : pas de douleur, 10 : douleur insupportable), le Questionnaire d’Évaluation de Douleur Neuropathique (QEDN) et le questionnaire de Saint-Antoine (QDSA). Le calcul des patients a été effectué à partir de l’étude de Brogly [1 ] observant 17 % de douloureux chroniques à 6 mois avec une réduction de 85 % de l’incidence de ces douleurs avec la gabapentine. Données présentées en fréquence (%) ou moyenne±Déviation standard (DS). La comparaison intergroupe a été réalisée par un test de Student. p<0,05 comme significatif.
Résultats |
Cinq patients ont été exclus en postopératoire immédiat pour violation du protocole. Les populations étaient comparables, en termes d’âge, de poids, de score ASA, de douleur préopératoire, d’anxiété. À 3 mois, les réponses de 83 patients étaient analysées (G : 41 patients, P : 42 patients). 17 % des patients présentaient un score DN2 supérieur ou égal à 3 (G : 6 patients soit 14,6 %, P : 8 patients soit 19 %) sans différence significative (p=0,59). L’échelle numérique relevée était en moyenne à 0,4±0,93 dans le groupe G et 0,74±1,38 dans le groupe P (p=NS). Une différence significative était retrouvée pour les scores QDSA (G=2,85±5,02 et P=3,29±6,21 avec p=0,04) et QEDN (G=1,87±3,09 vs P=3,33±3,96 avec p=0,04). À 6 mois, les résultats de 81 patients étaient comparés (G=41 patients, P=40 patients). Il était mis en évidence 13,6 % de patients douloureux chroniques avec un score DN2 supérieur ou égal à 3 sans différence significative entre les deux groupes (G : 4 patients soit 9,8 %, P : 7 patients soit 17,5 %, p=0,35). L’échelle numérique, les scores QEDN et QDSA étaient comparables dans les deux groupes.
Discussion |
Ce travail confirme la présence de douleurs résiduelles neuropathiques de faible intensité à 3 et 6 mois après thyroidectomie. Malgré une composante neuropathique plus marquée à 3 mois en l’absence de traitement, la gabapentine ne permettait pas de réduire significativement le nombre de patients douloureux chroniques à 6 mois.
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Vol 33 - N° S2
P. A147-A148 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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