Impact de la myorelaxation continue sur la consommation d’agents anesthésiques lors d’une titration automatisée du propofol et du rémifentanil guidée par l’index Bispectral. Étude randomisée multicentrique en double aveugle - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’influence de la myorelaxation sur la profondeur de l’anesthésie reste débattue [1 ]. Nous avons développé un outil permettant la titration automatisée du propofol et du rémifentanil guidée par l’index Bispectral (BIS) [2 ]. La titration automatisée permet une évaluation non biaisée des consommations des agents d’anesthésie. Le but de cette étude prospective, multicentrique était de quantifier l’impact de la curarisation peropératoire sur la consommation de propofol et de rémifentanil lors d’une AG avec titration automatisée. Nous en rapportons les résultats préliminaires.
Matériel et méthodes |
Après accord du CPP et de l’Afssaps, et consentement écrit, les patients ASA I ou II opérés d’une chirurgie programmée (chirurgie plastique) sous AG avec intubation ont été randomisés dans le groupe Curare (0,15mg/kg cisatracurium puis en continue pour Post-Tetanic Count entre 1 et 5) ou Placebo (10mL/h sérum physiologique). Dans les deux groupes, la titration automatisée a été utilisée pour l’induction et l’entretien de l’anesthésie. Le critère de jugement principal est la consommation totale de propofol (exprimée en mg/kg/h) et de rémifentanil (exprimée en μg/kg/min). Les résultats sont donnés en médiane [25–75e percentile]. Les tests exacts de Fisher et de Mann et Whitney ont été utilisés pour comparer les 2 groupes avec un p<0,05 considéré significatif.
Résultats |
Quarante-quatre patients ont été inclus dans le groupe Curare et 43 dans le groupe Placebo. Les deux groupes n’étaient pas significativement différents pour l’âge (Curare vs Placebo : 43 [32–51] vs 43 [34–56] ans), le poids (63 [52–75] vs 62 [55–74] kg), la taille (165 [162–169] vs 166 [161–172] cm), la durée de chirurgie (98 [64–128] vs 87 [65–144] min), le temps pendant lequel le BIS était entre 40 et 60 (76,77 % [64,74–86,72] vs 77,51 % [63,29–80,71]. L’administration de myorelaxant a permis de diminuer la consommation de propofol (5,6 [4,5–6,1] vs 6,5 [5,3–7,6] mg/kg/h, p=0,006) et de rémifentanil (0,08 [0,07–0,11] vs 0,10 [0,08–0,13] μg/kg/min, p=0,018) dans le groupe Curare.
Discussion |
Ce travail montre que la consommation du propofol et du rémifentanil lors d’une titration automatisée guidée par le BIS est réduite chez les patients curarisés. Ces résultats vont dans le sens de l’hypothèse avancée par Lanier et al. que la désafférentation musculaire liée à la myorelaxation pourrait diminuer l’activation des centres d’éveil et potentialiser l’action de ces agents [3 ].
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Vol 33 - N° S2
P. A140-A141 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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