Évaluation échographique de l’effet du drainage d’un épanchement pleural abondant sur la ré-aération pulmonaire - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Le drainage d’un épanchement pleural liquidien est habituellement pratiqué en réanimation lorsqu’un épanchement est jugé suffisamment abondant pour perturber la mécanique ventilatoire et générer des anomalies gazométriques [1 ]. Le but de l’étude était d’évaluer l’effet du drainage d’un épanchement pleural abondant sur la taille de la condensation sous-jacente et la ré-aération pulmonaire, à l’aide de l’échographie pulmonaire.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective et observationnelle. Après l’accord du Comité de protection des personnes, les patients de réanimation ayant un épanchement pleural supérieur à 500mL estimé par l’échographie pulmonaire ont été inclus [2 ]. Pour chaque patient, une échographie pulmonaire et un gaz du sang ont été réalisés avant (H0), 2heures (H2) et 24heures (H24) après le drainage de l’épanchement pleural. Douze régions pulmonaires ont été examinés sur poumons droit et gauche : antéro-supérieure, antéro-inférieure, latéro-supérieure, latéro-inférieure, postéro-supérieure et postéro-inférieure. L’aération pulmonaire a été notée pour chaque région : normalement aéré=0, syndrome interstitiel pulmonaire=1, syndrome alvéolo-interstitiel diffus=2, condensation pulmonaire=3. La somme de ces points détermine un score échographique pulmonaire (score de LUS). La surface transversale de la base (sus-diaphragmatique) et la hauteur de la condensation sous-jacente à l’épanchement ont été mesurées. Les résultats étaient exprimés en moyenne±écart type ou en médiane (25–75 % interquartiles) selon la distribution des data. Les paramètres échographiques et gazométriques entre H0, H2 et H24 ont été comparés et analysés par le test Anova ou de Friedman suivi d’un test post hoc.
Résultats |
Vingt-huit patients ont été étudiés. Le volume d’épanchement drainé était de 690mL (505–957mL) à H2 et de 890mL (690–1515mL) à H24. Le score de LUS, la surface de la condensation pulmonaire basale et la hauteur de la condensation diminuaient significativement après le drainage de l’épanchement (Tableau 1). La ré-aération pulmonaire était observée majoritairement dans les régions latéro-inférieure et postéro-supérieure du poumon. La diminution de la surface de condensation à H24 était significativement corrélée au volume d’épanchement drainé (r=0,5, p=0,008). Le rapport PaO2/FiO2 restait inchangé à H2 et augmentait significativement à H24 chez les patients hypoxémiques à H0, définis comme PaO2/FiO2 < 300 (H0 : 191±78 ; H2 : 199±68 ; H24 : 256 ± 92, p<0,01).
Discussion |
Le drainage d’un épanchement pleural abondant permet une ré-aération significative de la condensation pulmonaire sous-jacente. Chez les patients hypoxémiques, la ré-aération pulmonaire induit une amélioration significative de l’oxygénation artérielle.
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Vol 33 - N° S2
P. A128 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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