Écologie bactérienne d’un centre de traitement des brûlés sur 4 ans - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’écologie bactérienne dans un service de réanimation a un impact majeur en termes de morbi-mortalité, a fortiori dans un centre de traitement des brûlés où la durée de séjour des patients est augmentée par rapport à une réanimation polyvalente.
Matériel et méthodes |
Une étude rétrospective a été réalisée dans le service de réanimation du centre de traitement des brûlés pendant 4ans, entre 2008 et 2011. Les germes, les infections et la susceptibilité aux antibiotiques ont été colligés. Une infection à un même germe à 15jours d’intervalle était considérée comme une nouvelle infection. Les résultats sont exprimés en médiane [1er quartile ; 3e quartile].
Résultats |
Deux mille cent soixante-quinze prélèvements chez 227 patients ont été réalisés de 2008 à 2011, dont 751 prélèvements positifs. Le sex-ratio (homme/femme) était de 2,2. L’âge des patients était de 44 [27 ; 61] ans. La surface corporelle brûlée (SB) était de 26 [17 ; 40] %. La durée médiane de séjour était de 41 [26 ; 43] jours. Le détail des prélèvements et leur positivité sont résumés dans le Tableau 1. Ces 751 prélèvements positifs ont permis de diagnostiqués 558 infections. Il y avait une majorité d’infections pulmonaires (n=296, 53 %). Les autres infections comprenaient : 28 % (n=157) d’infections urinaires et 19 % (n=105) de septicémies. Le ratio d’infection par patient prélevé était de 2,46. Le délai moyen de survenue de la première infection au cours de l’hospitalisation était de 16±10jours. Les principaux germes identifiés étaient : Escherichia coli (n=71, 13 %), Candida spp. (n=62, 11 %), Staphyloccocus aureus (n=42, 8 %), Pseudomonas aeruginosa (n=30, 5 %), Haemophilus influenzae (n=30, 5 %). Seuls 2 prélèvements ont été positifs à Acinetobacter baumani. Klebsiella pneumoniae n’a été identifié que pour 16 (3 %) des prélèvements. Concernant les Staphylococcus aureus nous n’avons identifié qu’un seul cas de résistance à la Méticilline dans un LBA, et aucune résistance à la vancomycine, teicoplanine et linézolide. Seuls 6 (0,2 %) Pseudomonas aeruginosa résistants à l’imipenem ont été isolés.
Discussion |
Les 2 Acinetobacter baumani identifiés dans cette étude sont des cas importés, présents dès l’admission chez des patients qui avaient reçu préalablement une antibiothérapie probabiliste à large spectre. L’écologie de notre service diffère de l’a priori négatif répandu au sujet des brûlés, ainsi que de l’écologie rencontrée dans d’autres centres de traitement des brûlés [1 , 2 ]. La singularité de notre écologie est probablement liée en partie à notre gestion des antibiotiques (pas d’antibioprophylaxie, pas de traitement antibiotique des portages cutanés). Une gestion raisonnée et ciblée de l’antibiothérapie peut permettre de diminuer le nombre de germes résistants et ce de façon stable dans le temps.
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Vol 33 - N° S2
P. A113 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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