La cirrhose : un facteur de risque de candidose invasive méconnu - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les patients cirrhotiques ont un risque connu d’infection bactérienne bien supérieur aux patients non cirrhotiques. Par contre, l’existence d’une cirrhose n’est pas clairement décrite comme un facteur associé à un risque élevé de candidose invasive (CI). À partir de la base de donnée des patients de notre service, nous avons recherché si la présence d’une cirrhose était un facteur de risque de CI.
Matériel et méthodes |
Toutes les admissions en réanimation comprises entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2011 ont été extraites de la base de données et analysées. Une CI était définie par la présence d’une candidémie et/ou d’une candidose péritonéale. Les données démographiques, les comorbidités (cirrhose, diabète, HTA, insuffisance rénale chronique, insuffisance respiratoire chronique), la présence d’une immunosuppression, d’une suppléance d’organe (ventilation mécanique, catécholamines, épuration extra-rénale), ainsi que les autres facteurs habituels de risques associés à une CI ont été testés. Les facteurs associés à la survenue d’une CI avec un p<0,2 en analyse univariée ont été retenus pour réaliser une analyse multivariée.
Résultats |
Deux mille deux cent cinquante-deux admissions ont été réalisées sur la période de 6ans. L’âge moyen était de 59±18ans. La durée médiane de séjour était de 2jours (1–6). Le motif d’admission était dans 90 % des cas une cause médicale. La mortalité globale était de 21,2 %. L’IGS2 médian était de 40 (27–56). Une cirrhose était présente dans 21,3 % des cas (n=480). Cinquante-deux CI ont été diagnostiquées avec 38 candidémies et 17 candidoses péritonéales. La présence d’une cirrhose était retrouvée comme étant un facteur de risque de CI avec un OR à 3,5 (1,7–6,7) (p<10−3). Les autres facteurs associés à la présence d’une CI sont résumés dans le Tableau 1. Concernant les fongémies, les espèces étaient par ordre de fréquence du Candida albicans (63 %) suivi du C. glabrata (18 %), C. parapsilosis (8 %), C. tropicalis (8 %) puis C. krusei (3 %). Concernant les candidoses péritonéales, les espèces étaient C. albicans (55 %) suivi du C. glabrata (20 %) et C. parapsilosis (20 %). Sept d’entre elles correspondaient à des infections de liquide d’ascite spontanées chez des patients cirrhotiques. La mortalité des CI était de 55 % et de 74 % en cas de cirrhose.
Discussion |
Dans notre série, la cirrhose est clairement un facteur de risque de CI. La mortalité associée à une CI chez ces patients est importante. L’introduction précoce d’un traitement par une échinocandine lorsqu’un sepsis grave n’est pas rapidement contrôlé, ainsi que le changement systématique des cathéters centraux, d’autant plus qu’il existe d’autres facteurs de risques associés, pourrait être une proposition thérapeutique chez les patients cirrhotiques.
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Vol 33 - N° S2
P. A110 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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