Peu de travaux ont étudié le rôle des gastro-entérites nosocomiales dans la mortalité néonatale. L’objectif de cette étude était de démontrer que la gastro-entérite nosocomiale, survenant dans un service de réanimation néonatale, était un facteur de risque indépendant de décès chez les nouveau-nés hospitalisés.

Des données de surveillance ont été recueillies prospectivement entre 2007 et 2009 en utilisant un protocole et des définitions standardisées. Une régression logistique multivariée pas à pas ascendante a permis de comparer les facteurs de risque de décès par le calcul des odds ratio (OR) et des intervalles de confiance à 95 % (IC). Le seuil d’entrée des variables dans le modèle ajusté état fixé à 0,10 et le seuil de sortie à 0,15. La variable principale, gastro-entérite versus pas de gastro-entérite, a été forcée dans le modèle final.

Parmi les 3328 nouveau-nés inclus, 2019 (60,7 %) étaient de sexe masculin, 192 (5,8 %) avaient un âge gestationnel<32semaines et 245 (7,4 %) avaient un poids de naissance<1501g. Un total de 263 (7,9 %) nouveau-nés sont décédés avant la fin de leur hospitalisation et 117 (3,5 %) ont développé une gastro-entérite pendant leur séjour : 24 (9,1 %) parmi les nouveau-nés décédés et 93 (3,1 %) parmi les nouveau-nés sortis vivants (p<0,001). La gastro-entérite était un facteur de risque indépendant de décès (OR=4,3 ; IC=2,4–7,6). Les autres facteurs de risque indépendants de décès étaient un poids de naissance<1501g, un âge gestationnel<32semaines, la prise de traitement immunosuppresseur et une absence d’allaitement maternel ou un allaitement maternel non exclusif.

Dans cette large cohorte, la gastro-entérite apparaît comme significativement associée au décès des nouveau-nés après ajustement sur les principaux facteurs de confusion recueillis dans le cadre d’une surveillance de routine.