Relais d’un traitement anticoagulant oral par antivitamine K en ambulatoire dans le cadre d’un acte invasif ou de chirurgie programmée. Enquête de pratique auprès de médecins généralistes - 03/07/14
VKA anticoagulant bridging for an invasive procedure or planned surgery: A survey of practices in general practitioners
Summary |
Background |
In 2011, 1.7 % of the French population was receiving a Vitamine K Antagonist (VKA) anticoagulant therapy. VKA related adverse events are the first cause for iatrogenic events in France. Anticoagulant bridging period is a period at both increased risk for thromboembolic and bleeding events. The Haute Autorité de santé (HAS) established in 2008 recommendations in order to help physicians to manage anticoagulant therapy in case of invasive procedure or surgery, according to the procedure and the indication of VKA.
Primary aim |
To assess anticoagulant treatment management by general physicians when an invasive procedure or a planned surgery in a patient receiving long-term VKA Data have been compared to HAS recommendations.
Methods |
A descriptive transversal survey performed in general physicians à at the conference held in Nice in 2012. An anonymous questionnaire was built, including questions about clinical situations and knowledge questions.
Results |
Eighty-eight out of 200 submitted questionnaires have been completed (44%). Overall, 4.5% of questioned physicians have managed fully in accordance with HAS recommendations the 6 clinical situations cliniques about patients receiving long-term VKA for atrial fibrillation, recurrent pulmonary embolism, and mechanical valvular prothesis. Bridgings using Low Molecular Weight Heparins have been excessively proposed by asked physicians and bridging prescription was most of the time wrong (9% correct). Otherwise, no physician has answered correctly all theoretical questions; patients at high and low thromboembolic risk are not well distinguished; 64% of physicians think they are influenced by specialists who have prescribed the procedure.
Discussion |
Few physicians manage VKA therapy in accordance with HAS recommendations in case of invasive procedure. There are many hypotheses: bad knowledge of recommendations, overestimation of the thromboembolic risk related to VKA stopping during the period of the invasive procedure, underestimation of the risk of bleeding related to the bridging period of time; influence of specialists. We propose a decisional algorithm in order to improve the implementation of HAS recommendations in usual care.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Résumé |
Contexte |
En 2011, 1,7 % de la population française recevait un traitement par antivitamine K (AVK). Les effets indésirables graves liés à cette classe médicamenteuse représentent la principale cause d’accident iatrogène en France. Le relais du traitement anticoagulant est une période délicate, au décours de laquelle à la fois les risques thromboembolique et hémorragique sont augmentés. La Haute Autorité de santé (HAS) a établi en 2008 des recommandations visant à encadrer la prescription du traitement anticoagulant à l’occasion d’un geste invasif en fonction des situations cliniques et de l’indication du traitement.
Objectif |
Évaluer la gestion du traitement anticoagulant par les médecins généralistes lorsqu’un acte invasif ou une chirurgie programmée étaient envisagés chez un patient sous AVK. Les attitudes ont été comparées aux recommandations de la HAS.
Méthodes |
Enquête descriptive transversale, réalisée auprès de médecins généralistes à l’occasion du congrès de médecine générale de Nice (2012), basée sur un questionnaire anonyme comportant des questions sur des situations cliniques et des questions de connaissances.
Résultats |
Sur les 200 questionnaires remis, 88 ont été complétés (44 %). Au total, 4,5 % des médecins interrogés ont géré, conformément aux recommandations, les 6 questions cliniques concernant des patients recevant des AVK au long cours pour fibrillation auriculaire, embolies pulmonaires à répétition ou prothèse valvulaire mécanique. Le relais par héparine de bas poids moléculaire était proposé par excès par les médecins et les modalités du relais, quand il était réalisé, étaient erronées (9 % de relais corrects). Aucun médecin n’a répondu de manière adaptée à l’ensemble des questions théoriques ; la distinction des patients à haut et faible risque thromboembolique était mal perçue ; 64 % des praticiens se déclaraient influencés par le spécialiste prescripteur de l’examen.
Discussion |
Peu de médecins généralistes gèrent le traitement par AVK conformément aux recommandations de la HAS à l’occasion d’un geste invasif. Plusieurs hypothèses peuvent intervenir : méconnaissance des recommandations (par défaut de diffusion ou manque de sensibilisation des médecins) ; surestimation du risque embolique lié à l’indication de l’AVK après l’examen invasif et sous-estimation du risque hémorragique induit par le relais ; influence des médecins spécialistes. Nous proposons un algorithme décisionnel afin d’améliorer la mise en application des recommandations HAS dans la pratique quotidienne.
Ce qui était connu
• | Les relais anticoagulants sont une situation à risque embolique et hémorragique. |
• | Les médecins généralistes sont confrontés à la gestion des relais anticoagulants, à la demande d’un examen ou d’une intervention proposée par un spécialiste. |
• | Des recommandations ont été émises par la HAS en 2008. |
Ce qu’apporte l’étude
• | Une évaluation des attitudes thérapeutiques des médecins généralistes pour la gestion des périodes encadrant un geste invasif ou opératoire. |
• | L’identification de points de divergence avec les recommandations pouvant faire l’objet de formation. |
• | Un algorithme d’aide à la prescription. |
Plan
Vol 43 - N° 7-8
P. e221-e231 - juillet 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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