Épidémiologie et histoire naturelle de l'infection génitale à papillomavirus humain - 01/01/02
D. Riethmuller 1 * , J.P. Schaal 1 , C. Mougin 2 *Correspondance et tirés à part
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Résumé |
L'infection génitale à papillomavirus humain (HPV) revêt deux aspects diamétralement opposés que sont d'une part la banale maladie sexuellement transmissible (MST), très fréquente pour ne pas dire la plus fréquente des MST, le plus souvent asymptomatique et transitoire, s'accompagnant d'une immunité acquise et efficace ; et d'autre part la maladie épithéliale à HPV pouvant faire le lit du cancer. Le cancer du col utérin, reste malgré la diminution de son incidence grâce au dépistage par frottis cervicovaginal, une réelle préoccupation pour le clinicien. Si l'HPV n'est pas suffisant à la carcinogenèse du col utérin, il représente néanmoins un facteur nécessaire ; en effet, près de 100 % des cancers invasifs sont positifs en ADN de l'HPV. D'autre part la prévalence du portage en HPV augmente avec le grade des lésions précurseurs ou dysplasies. Les études épidémiologiques ont montré que l'infection génitale à HPV est très fréquente chez les jeunes femmes en particulier avant 25 ans, mais que cette infection est passagère puisque le délai moyen de la clairance virale est de huit mois. Cette clairance est le résultat de la mise en place d'effecteurs immunitaires efficaces qui assurent la guérison de cette virose, même en cas de lésion intra-épithéliale de bas grade, puisque, dans cette situation, la guérison spontanée est obtenue dans plus de 80 % des cas dans un délai de deux ans. C'est bien le caractère persistant de l'infection qui va faire basculer une femme porteuse au niveau génital de ce virus vers le second aspect de l'infection génitale à HPV qu'est la maladie épithéliale avec lésion de haut grade. Le cancer du col est donc bien le premier cancer solide viro-induit démontré dans l'espèce humaine et il représente de surcroît une cause évitable de décès féminin.
Mots clés : cancer du col utérin ; maladie sexuellement transmissible ; papillomavirus humain.
Abstract |
Human papillomavirus genital infection is a very common sexual transmitted disease, probably the most common of them. On one hand, this infection is more often than not transient and asymptomatic and induces an effective immunity which allows the infection cure; on the other hand it can be responsible for an intraepithelial lesion which can progress to an invasive cancer. In spite of the decrease of cervical cancer incidence thanks to Pap smear screening, it remains a real preoccupation for clinicians. If HPV is not sufficient for cervical carcinogenesis, it represents however a necessary factor. Near 100% of cervical cancers are indeed positive in HPV DNA. HPV infection is very frequent in young people aged less than 25 years and viral clearance average is 8 months. This clearance is the consequence of host immunity intervention which leads to spontaneous regression of infection and of the overwhelming majority of low grade squamous intraepithelial lesions (more than 80% within a period of two years). The major factor which permits the progression to high grade squamous intraepithelial lesions is the persistant feature of HPV infection. Cervical cancer is clearly the first viral-induced solid tumor discovered in human species. Furthermore it represents a woman death cause that can be avoided.
Mots clés : cervical cancer ; human papillomavirus ; sexually transmitted disease.
Plan
Vol 30 - N° 2
P. 139-146 - février 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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