L'irradiation du cancer de la prostate est progressivement passée d'un traitement dit 2D, utilisant des faisceaux orthogonaux, à des techniques conformationnelles (RT-3D) basées sur la connaissance en tous points de la dose dans les lésions tumorales et les tissus sains environnants. La révolution informatique ainsi que celle des appareils de traitement ont permis de franchir l'étape supplémentaire de la modulation d'intensité (radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité). Parallèlement, les progrès de l'imagerie ont rendu cette radiothérapie plus sûre car intégrant des contrôles en temps réel ou en léger différé. Toutes ces connaissances techniques ont été immédiatement « converties » en gain thérapeutique pour les patients, leur donnant des taux de stérilisation tumorale améliorés et une tolérance à court et à moyen terme excellente. Cette innovation a intégré l'association avec des techniques plus anciennes, telle la curiethérapie, évoluant également grâce à l'informatique et l'imagerie. Parallèlement, l'association avec des moyens médicaux tels que l'hormonothérapie et la classification de la maladie en catégories opérationnelles pronostiques ont débouché sur des taux de survie comparables à ceux de la chirurgie radicale avec peu de séquelles. L'escalade de dose et la recherche d'hypofractionnements adaptés sont maintenant les nouveaux horizons. Pour autant, certains patients à mauvaise forme histologique échappent toujours partiellement à ces améliorations et la recherche est toujours de mise dans ce cancer.