Au croisement de la Santé et de la Justice, les soins pénalement ordonnés sous-tendent des pratiques professionnelles dont l’articulation peut s’avérer délicate. Il s’est agi d’interroger ici leur pertinence et leur mise en pratique. Pour cela, des entretiens semi-directifs et des observations de terrain ont été menés auprès de conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, de juges de l’application des peines et de psychologues. Les discours et expériences des professionnels illustrent la complexité de ces mesures, qui voudraient faire du soin un outil de prévention de la récidive. Des méconnaissances apparaissent, sur les plans théoriques, pratiques et des relations interprofessionnelles. La conception du soin dans son acception purement médicale se révèle inopérante et appelle à la création de nouvelles pratiques.

At the crossroad of Health and Justice, penally ordered care underlies professional practices, the articulation of which can turn out to be delicate. Here we tackle the relevance and practical application of these measures. For that purpose, semi-directive interviews and field observations have been conducted with probation agents, judges (who follow up the way sentences are executed) and psychologists. The professionals’ comments and experiences show the complexity of these measures, which intend to make “care” into a recidivism prevention tool. Misconceptions appear about theory, practices and interprofessional relationships. The idea of “care” as a sole medical term appears to be ineffective and calls for the creation of new practices.