Thrombose portale associée à une infection aiguë à cytomégalovirus - 22/05/14
Résumé |
La thrombose veineuse portale est une affection rare et son association avec une infection aiguë à cytomégalovirus (CMV) est connue mais rarement rapportée dans la littérature. Nous présentons ici le cas d’une patiente de 24ans souffrant d’une thrombose veineuse portale symptomatique confirmée par angio-scanner et d’une hépatite aiguë à CMV. En dehors d’une contraception œstroprogestative orale de seconde génération sans tabagisme associé, l’infection aiguë à CMV était la seule cause de thrombose veineuse retrouvée, en l’absence notamment de syndrome myéloprolifératif ou de thrombophilie biologique. L’évolution était rapidement favorable sous traitement anticoagulant par anti-vitamines K (AVK). La revue de la littérature a retrouvé 18 cas de thrombose du réseau veineux splanchnique compliquant une infection aiguë à CMV. Tous présentaient une hépatite aiguë. L’évolution était le plus souvent favorable sous traitement anticoagulant par AVK pour une durée comprise entre 3 et 7 mois. Le traitement antiviral (anti-CMV) n’a été utilisé que dans trois cas d’infection sévère. L’indication du traitement antiviral concerne les patients avec immunodépression. Chez l’immunocompétent, l’infection à CMV est fréquemment asymptomatique et les signes cliniques sont le plus souvent aspécifiques et peu sévères ne justifiant pas un tel traitement. Ce cas clinique et la revue de la littérature en rapport nous rappellent l’utilité de rechercher une infection aiguë à CMV devant une thrombose portale, permettant ainsi de mettre en évidence un facteur déclenchant transitoire de la maladie thromboembolique veineuse, et d’éviter une anticoagulation prolongée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Portal vein thrombosis is an unusual condition and its association with an acute cytomegalovirus (CMV) infection is known but rarely reported. We present here the case of a 24-year-old woman suffering from a symptomatic portal vein thrombosis, confirmed by CT angiography, and acute CMV-related hepatitis. Besides a second generation oral contraceptive with estrogen and progesterone, not associated with smoking, the acute CMV infection was the only cause found to have provoked the venous thrombosis; a myeloproliferative disorder or biological thrombophilia were ruled out. The patient rapidly recovered with vitamin K antagonists (VKA) anticoagulant treatment. Eighteen cases of splanchnic vein thrombosis complicating acute CMV infection were found in the literature. All patients had acute hepatitis. The outcome was usually favorable with warfarin therapy for a period lasting 3 to 7 months. Antiviral treatment (anti-CMV) was used in three cases of severe infection. The antiviral therapy was given only in immunosuppressed patients. For immunocompetent patients, CMV infection is usually asymptomatic and clinical signs are often non-specific and mild, not requiring treatment.
Conclusion |
This case report and the review of the literature recall the need to search for acute CMV infection in patients with portal thrombosis so a possible transient trigger for venous thromboembolism can be identified, avoiding extended anticoagulation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Veine porte, Infection à cytomégalovirus, Maladie thromboembolique veineuse
Keywords : Portal vein, Cytomegalovirus infection, Venous thromboembolism
Plan
Vol 39 - N° 3
P. 224-230 - mai 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.