Tumeurs malignes des enveloppes nerveuses périphériques secondaires au traitement d’une maladie de Hodgkin : à propos de deux cas - 21/02/08
V Rigau [1],
T Rousset [1],
E Guzman [2],
L Durand [1],
C Gaspard [1],
P Raynaud [1],
P Baldet [1]
Voir les affiliationsLes tumeurs malignes des enveloppes nerveuses périphériques (Malignant Peripheral Nerve Sheath Tumor MPNST) sont des sarcomes prenant leur origine au niveau des enveloppes nerveuses, pouvant être développées sur un neurofibrome préexistant, associé ou non à une neurofibromatose de type I (NF1). Il n’existe pas de réel consensus quant aux critères de diagnostic des MPNST, ce qui rend difficile l’évaluation de leur incidence, qui serait d’environ 1/100 000. L’association à une NF1 est relativement fréquente de ¼ à 2/3 des cas. Nous rapportons ici deux cas de MPNST développées chez des sujets jeunes (femmes de 43 ans et homme de 28 ans) ayant tous deux dans leurs antécédents une maladie de Hodgkin traitée par radiothérapie, et surtout pas de notion de NFI. La maladie de Hodgkin (MH) était pour les deux patients de stade III avec atteinte sus et sous diaphragmatique ; le traitement a consisté en une association chimiothérapie (de type MOPP) et radiothérapie par champs larges sus- et sous diaphragmatiques de 40 Gy, avec obtention d’une rémission complète dans les deux cas. Le temps de latence entre les deux pathologies était de 13 ans pour le jeune homme avec apparition d’une masse tumorale retro-pectorale de 7 cm accompagnée d’une altération de l’état général, et de 11 ans pour la patiente qui a développée une MPNST lombaire. Histologiquement, il s’agissait de proliférations mal limitées en périphérie, constituées par des cellules fusiformes montrant des atypies nucléocytoplasmiques organisées en faisceaux. Le compte mitotique était élevé. Il n’a pas été retrouvé de différenciation ou d’éléments hétérologues. Le grading de la FNCLCC prenant en compte la différenciation, le compte mitotique et la nécrose était évalué à un grade III. L’étude immunohistochimique confirmait la nature schwannienne avec la positivité de la PS100. L’index de prolifération était très augmenté. La survenue d’une tumeur secondaire est une complication tardive bien connue du traitement de la maladie de Hodgkin (1 à 3,5 % à 10 ans). Les tumeurs secondaires les plus fréquemment rencontrées sont les hémopathies (risque relatif = 5) directement liées à la dose et à la durée du traitement par alkylants. Les tumeurs solides sont plus volontiers rapportées après radiothérapie. En cas d’association de ces deux traitements, il existe une potentialisation de la radiothérapie par la chimiothérapie. Les cas de MPNST secondaires sont rares dans la littérature, devant bien sûr faire rechercher des antécédents de neurofibromatose. Le traitement de ces tumeurs de haut grade est difficile, du fait d’une radio-chimiothérapie préalable.
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Vol 24 - N° HS1
P. 148 - novembre 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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