Blast et blessures par explosion - 01/01/00
Bernard Lenoir : Professeur agrégé du Val-de-Grâce
Sylvain Ausset : Assistant des hôpitaux des Armées
Alain Benois : Assistant des hôpitaux des Armées
Service d'anesthésie-réanimation, hôpital d'instruction des armées Percy, 101, avenue Henri-Barbusse, 92141 Clamart cedex France
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Résumé |
En milieu aérien, une explosion génère trois phénomènes distincts : une onde de pression statique, dite « onde de choc », une onde de pression dynamique dite « vent », et un dégagement de chaleur. L'onde de choc est responsable de blessures spécifiques de blast proprement dit (lésions primaires), tandis que le « vent » est responsable de blessures non spécifiques de type projectilaire (lésions secondaires) et de déplacement du corps (lésions tertiaires). La nature des blessures dépend du type d'explosif, de l'environnement dans lequel il explose, et de la distance à laquelle le sujet est placé. En milieu aérien clos et en milieu liquide, le pouvoir pathogène de l'onde de choc est, à charge égale, beaucoup plus élevé qu'en milieu aérien ouvert.
La transmission de l'onde de choc dans l'organisme altère les tissus en fonction de leurs capacités propres d'amortissement, ce qui comprime les milieux gazeux et déplace les milieux solides : les lésions de l'onde de choc touchent ainsi autant les organes à contenu gazeux que les organes pleins.
Cependant, le corps humain, qui est déformable, résiste mieux à l'onde de choc que les structures de l'environnement. Le rayon létal lié à cette onde est beaucoup plus réduit que celui des effets projectilaires. Ainsi, les sujets les plus exposés à l'onde de choc sont ceux qui sont placés à proximité du site, ce qui les soumet aussi aux lésions très vulnérantes de types secondaire et tertiaire. Les lésions de blast sont plus fréquentes chez les morts que chez les blessés. L'épidémiologie des lésions par onde de choc dans les conflits armés reste inconnue.
En dehors de la perforation tympanique, il n'existe pas de critère diagnostique formel de blast. Les lésions digestives peuvent être volontiers occultées par des lésions associées plus bruyantes. L'incidence réelle de l'embolie gazeuse compliquant un blast pulmonaire est méconnue.
La prise en charge d'un polyblessé par explosion est globalement la même que dans toute situation de traumatologie et doit se faire sans a priori : elle est dominée par des lésions souvent délabrantes et contaminées, mais requiert des précautions concernant autant le remplissage vasculaire que les modalités ventilatoires en cas de suspicion de blast pulmonaire.
Mots-clés : explosion, blessures par explosifs, blast, onde de choc
Plan
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