Anesthésie et réanimation du diabétique - 01/01/96
Département d'anesthésie-réanimation, centre hospitalier universitaire de Nice, hôpital Saint-Roch, BP 319, 06006 Nice cedex 2 France
Résumé |
Le diabète est une affection métabolique fréquente, qui touche entre 2 et 5 % de la population, et qui reste près d'une fois sur deux méconnue et non traitée. L'enquête Inserm sur les complications de l'anesthésie [64] confirme la fréquence des antécédents de diabète chez les opérés, qui s'établit à 2,03 %, se répartissant en 0,57 % de diabètes insulinodépendants et 1,46 % de diabètes non insulinodépendants, soit près des trois quarts.
L'anesthésie et le contrôle glycémique peropératoire du diabétique sont donc des préoccupations fréquentes de l'anesthésiste, d'autant que la pathologie chirurgicale en relation avec le diabète, tant d'origine infectieuse que dégénérative, accroît la probabilité d'intervention chez le diabétique par rapport à l'ensemble de la population. On estime qu'un diabétique sur deux bénéficiera de la chirurgie à un moment donné de sa vie. Le bilan préopératoire est capital chez ces patients, en raison de la fréquence et de la diversité des complications dégénératives liées à l'hyperglycémie. L'acte chirurgical lui-même entraîne une réaction neuroendocrinienne et, par voie de conséquence, une réaction métabolique non spécifique, rencontrée à des variantes près, dans toutes les situations d'agression. L'équilibre glycémique périopératoire se trouve sous la dépendance de cette réaction endocrinienne et peut être un véritable marqueur de son intensité. Chez le sujet diabétique, cette réaction métabolique est accrue par rapport au sujet sain. Le contrôle de l'hyperglycémie en périopératoire par un protocole d'insulinothérapie adapté est donc essentiel afin d'en éviter les complications.
La réanimation du diabétique, qu'elle se situe en période pré- ou postopératoire ou dans un contexte " médical ", ne concerne pratiquement plus aujourd'hui que deux grandes situations bien individualisées : la cétoacidose et l'hyperosmolarité. En effet, l'hypoglycémie est tombée dans le domaine de la médecine d'urgence et l'acidose lactique, depuis le retrait de la phenformine et l'emploi très réglementé de la metformine, est devenue exceptionnelle dans ce contexte.
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